Promenade sur le front de mer [Devon]

Un couple bien étrange avait traversé Akarpa. Deux silhouettes main dans la main, une blanche, une noire. Un jeune homme tout de blanc vêtu, une jeune fille sombre comme la nuit, tous deux masqués de blanc.

À présent, loin des habitations, ils marchaient sur le bord de mer, grimpant doucement vers la falaise. Ils gardaient le silence, seul le bruit de la houle retentissait ici.

Cristal ôta son masque, repoussa son capuchon. Ses longs cheveux sombres se mirent à flotter au vent. Elle se tourna face à Devon, et lui demanda dans un sourire :

" Pourquoi donc ne voulais-tu pas me parler au château ? "

Il ôta son masque blanc quand il fût certain d'être assez loin de tout, il n'avais pas envie qu'on le remarque, qu'on le reconnaisse, peut être même qu'on les voit ensemble. Ce n'est pas qu'il avait honte d'être vu avec elle, au contraire. C'était qu'avec que qu'il avait en tête, Devon devenait plus prudent, à la limite de la paranoïa.
Il sourit gentiment.

"Je ne fais pas confiance aux membres de l'échéquier, je me méfie d'eux au plus haut point. Surtout les deux jumeaux, ils sont vraiment dangereux, j'en ai déjà eu la preuve cuisante. Par conséquent je ne voulais pas évoquer mes grands projets dans un endroit aussi publique que le hall d'entrée, là bas tout le monde y entre comme dans un moulin."

Il soupira, pris Cristal dans ses bras puis continua à parler, cette fois-ci en baissant le ton, se donnant des airs de conspirateur. (Ce qu'il était au fond mais ça il ne faut pas le dire ^^)

"Voilà pour le pourquoi, maintenant passons à ta question suivante. Pas besoin d'être devin pour l'anticiper, tu vas me demander ce que j'ai donc de si sérieux à ta dire. Et bien voilà, figure toi que j'ai de grand projets pour toi. Tu as la carrure d'une reine, et je trouve très très dommage que tu ne profite pas de ce don de la nature. Disons les choses comme elle sont, Diana semble au dessus de nous, avec son si puissant échéquier, mais au fond elle n'a pas la stature d'une femme de pouvoir. De plus, la pays me semble dans une triste situation à cause d'elle. Vraiment elle ne mérite pas ce qu'elle a. Quant à toi, et bien tu mérites plus qu'elle. Crois moi Cristal, je sais que tu ferais de meilleurs choses, et puis je serais là pour t'épauler dans l'ombre. Ne crois pas que j'ai retourné ma veste pour m'allier avec la Cross Guard, c'est faux. Mon plan était celui-ci depuis le début, j'ai juste pris le temps nécessaire pour le mettre en place."

Il se tu pendant un instant, avant de ricaner à nouveau.

"Et donc ? Qu'en penses-tu ? Je t'ai juré de te donner tout ce que tu voulais, et bien comme cadeau de mariage, je t'offre Mär Heaven."

C’était donc ça. Devon lui proposait le monde ? Était-il bien conscient de ce qu’il proposait là ? Et savait-il à qui il s’adressait ? Oh, bien entendu, il affirmerait que oui, si l’on lui demandait en face, mais rien n’était moins sûr …

Offrir Mär Heaven à Cristal ? Elle qui ne souhaiterait que le détruire ? Était-ce bien sérieux ? Ne tenait-il que si peut au monde dans lequel il vivait ? Diana souhaitait le pouvoir et la richesse, et était prête à détruire et tuer pour cela ; Cristal souhaitait détruire et tuer, et était prête à prendre le pouvoir pour cela. Quel était le meilleur choix pour Mär ?

Les lèvres de la jeune fille se plissèrent en un sourire peu rassurant. Elle jubilait, emplie d’une joie mêlée, à la fois heureuse que Devon veuille lui offrir quelque chose d’aussi précieux, et frémissant d’anticipation à l’idée de pouvoir enfin purifier le monde … en masse.

« Ce que j’en pense ? Cela me ferait très plaisir … Prenons ensemble le contrôle de Mär Heaven, mon amour … »

[Mon dieu, mon personnage m’échappe u_u Depuis quand veut-elle passer tous les märiens à l’équivalent local de la chambre à gaz ?]

Devon la serra dans ses bras quand il vit se dessiner sur son visage si pur, ce sourire si terrifiant. Mais lui n'avait pas peur, cette fille le passionnait.

"Prendre le contôle du pays ? Nous deux ? Bien, comme tu veux. Je tiens à ne pas me mettre sur le devant de la scène. Je resterais dans ton ombre et te protègerai."

Il scruta son visage, Cristal jubilait profondément. Devon soupira, l'air profondément peiné.

"Tsss... tu ne changeras jamais ma chérie. J'essaye de t'apporter un beau jouet, toi tu pense déjà à le casser. Tu es incroyable. Je sais ce que tu veux, mais ça je ne te laisserais pas le faire. Un roi à besoin de sujet, un dieu à besoin de croyants ; Sans ces gens derrière eux, ils ne sont rien du tout. Tu sera reine de Mär Heaven, j'y tiens. Pas question de détruire ce pour quoi je risque ma peau. On ne tue pas les gens, comprit mon chaton ? On en a besoin, sinon nous ne sommes rien."

Il l'embrassa et la serra très fort, cherchant à la mettre à l'abris du vent marin très violent qui les transpersaient de bourrasques glacées.

"Et puis aussi... ça c'est plus délicat, mais je te le confirais aussi. Tu te rend compte ? Je te confis quelque chose de bien plus précieux à mes yeux que la prospérité du pays ? Bon je vais te l'avouer, tu risque de le prendre mal. Mais il n'y a pas de quoi..."

Il soupira, relâcha un peu son étreinte et regarda sa fiancée dans les yeux.

"J'aimerais te confier mon enfant, je t'en pris Cristal, ne me rejete pas. Mais j'aimerai que ce soit toi la mère de cet enfant qui n'en a pas..."

La jeune fille écoutait Devon, de plus en plus fermée. Il ne comprenait pas. Quelle déception, elle avait cru sincèrement qu’il partageait son opinion sur l’espèce humaine, et la nécessité de la détruire. Mais non. Un roi a besoin de sujets … Bien sûr ! Évidemment qu’un roi, ou même une reine, a besoin de sujets ! Mais elle se fichait de devenir reine, ce n’était que pour les possibilités d’enfin purifier le monde qu’elle s’intéressait à cette idée. Lui pensait sans doute lui faire plaisir en la mettant au pouvoir, mais il se trompait. Ce n’était pas ce qu’elle voulait.

Mais Devon coupa court à la discussion qui aurait pu avoir lieu en changeant de sujet sans lui laisser le temps de répondre …

Un enfant. Il lui annonçait maintenant qu’il avait un enfant. Cristal en eut le souffle coupé. Il était pourtant jeune, et déjà père ? Et il ne lui disait que maintenant ? Un nuage de questions tourbillonnait dans son esprit surpris …

Elle se dégagea de l’étreinte du marionnettiste et fit quelques pas, face à la mer, restant digne et droite dans les bourrasques glacées. Comme sa voix quand elle répondit enfin.

« Qui est la mère ? »

Elle se degagait de l'étreinte de ses bras, le trouvait-elle étouffant ? en tout cas elle semblait agacée, ou tout simplement peinée. Devon n'arrivait pas à lire ses sentiments sur son visage. Il se contenta de sourire, alors qu'au fond il avait envie de pleurer.

"Sa mère ? Cet enfant n'en n'a pas, c'est pour cela que je voudrais que tu sois la sienne. Il lui faut une mère tu es d'accord ? J'aimerais que ce soit toi."

Il y eut un long silence.

"... Tu veux parler de sa vrai mère ? Bon je vais te dire la vérité. C'est une fille que j'ai rencontré comme ça, il y a longtemps, et que j'ai sauté bêtement un soir ou j'étais complètement bourré. Cette fille je ne l'aime pas, c'est toi que j'aime. Mais maintanent il y a cette histoire de gamin et je sais pas ca qui m'arrive mais... je sais que tu vas trouver ça bizarre, mais crois moi, j'ai été le premier surpris... je l'aime ce gosse, c'est le mien. Je sais que je suis jeune et con, mais que veux tu..."

Il avait envi de se jeter dans ses bras et de vider son sac, mais il ne savais pas comment elle réagirait, si elle le repoussait il savait qu'il ne tiendrait pas.

"... je répète les mêmes erreurs que mes parents. Je suis le dernier des cons... Non, il ne faux pas que je fasse comme eux, jamais je ne ferais souffrir mon enfant comme ils m'ont fait souffrir. Pour ça j'ai besoin de toi, j'ai besoin d'amour et lui aussi. Ca sera dur je te l'accorde, mais nous en avons besoin. Nous serons tout deux marionnettistes, nous partagerons le même pouvoir maudits, et si tu nous repousse, nous en crèverons tout les deux."

Cristal ne se retourna pas, elle l’écouta parler en regardant les vagues. Impossible de savoir ce qu’elle pensait. Il y eut un long silence, puis elle se décida enfin à répondre.

« Que veux-tu que je réponde à ça ? Tu me parles d’avenir, de régner sur Mär, tu me montres à quel point je me trompais en croyant que tu me comprenais, et là-dessus, tu m’annonces que tu as un enfant, et que tu veux que je sois sa mère ! »

Sa voix était indéchiffrable, et son visage était toujours tourné vers le large. Elle restait immobile, comme une statue, une figure de proue au bord de la falaise. Seul le vent qui agitait ses cheveux et sa cape lui donnait un semblant de vie.

« J’ai 15 ans Devon. Je n’ai jamais aimé. Je n’ai jamais voulu être mère. Je ne veux pas être mère ! Mais tu me pièges, tu me mets pour ainsi dire devant le fait accompli … Comment veux-tu que je te dise non, après ce que tu m’as dit ? Oui, pour mon malheur, il a fallu que je tombe amoureuse ! »

Elle soupira, et sa voix se fit lasse quand elle reprit :

« C’est d’accord, je serai la mère de ton enfant … »

Les lèvres du marionettiste tremblaient, il écoutait Cristal en frissonnant. Il avait peur, très peur. Elle était si proche du vide, si elle n'avançait ne seraice que d'un pas elle chuterait pour toujours. Il savait parfaitemen qu'il ne le supporterait jamais, et que si elle faisait ça, il la suiverai immédiatement.
Elle était dos à lui, elle ne le regardait pas et dans son esprit, il lui semblait qu'elle ne le regarderait plus jamais. Elle lui paraisait déjà avoir franchit le seuil de la mort. Il esseyait de réagir, de la convaincre. De la prendre dans ses bras, de lui expliquer que ça ne pouvais pas finir comme ça. Mais rien ni faisait, les mots étaient coincé dans sa gorge et ses bras étaient aussi lourds que la pierre. DEvon n'avait pas d'autre choix que de rester là à l'écouter.

Il se sentait étouffé, comme enterré vivant.

Dans un dernier sourpir elle les dit, ses mots qui rendirent sa chaleur à l'âme de Devon. Elle acceptait, et pour lui ce fût comme une délivrance, comme un nouveau souffle de vie.

Il la serra contre lui passionément, il était profondément soulagé, heureux et désireux de vivre. Devon l'embrassait partout sur le visage, ivre de bonheur.

"Merci, merci Cristal. Merci d'avoir sû me pardonner, merci de me laisser vivre encore, merci de nous garder avec toi."

Il esseyait de se calmer, mais était profondément boulversé.

"J'arrive pas à y croire... je... je vais enfin avoir une famille. Merci Cristal de me donner tout ce bonheur auquel j'ai toujours rêvé."

(O_O mon dieu, c'est exactement ce qu'il allait faire, si si je vous jure)

"Merci Cristal. Merci d'être aussi douce avec moi."

Ses mots prononcés à voix basse dans l'oreille de la jeune fille eurent pour effet de la faire sursauter. Devon glissa son visage dans ses cheveux d'un noir si brillant pour s'abondonner à leur parfum qui le rendait fou.

Pure et belle Cristal.

"Mon ange gardien, qui veille sur mes rêves et mes souffrances."

Il cacha dans ses manches, ses poignets cernés de bandes blanches.
Le dilemne et l'attente avaient été difficile, mais il avait le sentiment que tout s'arrengeait pour lui.

Seulement pour lui ?

Cristal eut intérieurement un soupir de soulagement. Ce qu’elle espérait s’était produit, Devon ne l’avait pas déçue. Elle se laissa aller à l’étreinte de celui qui, en si peu de temps, avait pris toute la place dans sa vie. Ses prédictions se voyaient réalisées : elle était apaisée maintenant. La décision qu’elle avait prise était évidemment non seulement la seule possible mais aussi la meilleure.

Elle se tourna vers le marionnettiste, et murmura dans un sourire

« Imbécile … »

Et elle l’embrassa.

[tu as quelque chose à ajouter ou ce topic est-il fini ?]