Même dans le noir ton souvenir est là (avec Lucia)

Il était très tôt. Je n'avais pas dormis cette nuit. De toute façon, je n'arrivais plus à dormir du tout.

J'avais herré dans les couloirs dans mon habituelle silence.
Il m'avais semblé avoir perçu un peu d'agitation au début de la nuit mais calmée ensuite. Sûrement quelqu'un d'autre avit eu du mal à trouvé le sommeil cette nuit.

A cette heure très matinale, personne n'était dans les couloirs. Tous dormaient encore, sauf peut-être Athanase, le chef de la Cross Guard.Il n'y avait pas si longtemps que la dernière lune restante venait de disparaître.

Dans ce matin, blanc dans la pâle lumière, je pensais à Athanase.
J'avais espéré le revoir après nôtre rencontre dans les cuisines. je me demandais s'il allait mieux. Je pensais à lui de temps en temps.

Toute seule dans les couloirs de la caserne, je marchais sans un bruit pas même le bruissement léger de ma robe blanche. Seuls mes longs cheveux noirs me séparaient de la paleur de la lumière qui coulait sur leso et fuillait sur les murs épais de pierres.
Ma taille trop fine, maladive, ma peau d'un blanc diaphane et plus froide que la mort, mes yeux pâles, presques transparents à la lumière de ce matin, tout en moi faisait croire à une morte, un fantôme abandonné dans son âme tortueuse et aussi fragile que du verre, dans le chemineument monstrueux d'un passé en éclat, dont il ne restait plus rien que des cendres glaçées, et la punition de pêchés sans cesse répétés qui me dévoraient, m'emputaient vivantes de tout ce qui me faisait encore exister. Non pas rattachée à la vie, j'étais déjà morte et si mon coeur battait ce n'était que pour me torturer plus encore et m'enfoncer plus loin dans les souffrances sans noms et sans fins.

je herrais donc sans but dans les couloirs de la caserne.

Je me glissais dans les cuisines. Il n'y avait encore personne. J'entrais donc, après avoir réussis à ouvrir la porte, et sans rien demander à personne commençais à me mettre au travail.
J'avais toujours été une vrai petite femme d'intèrieure. j'adorais cuisiner d'abord parce que je pouvais faire plaisir mais aussi parce que cela me permettait de penser plus calmement. Je pensais toujours au chef de la cross mais aussi à Anaria et à mon nouveau travail.

Après un certain temps, j'ôtais mon tablier et jugeais mon travail. J'avais nettoyé le réfectoir et sur les tables étaient disposés coockies, gâteaux au chocolat, viennoiseries et brioches, petits pains, compotes et confitures, jus de fruits, thés divers, cafés et chocolats crémeux.
La cuisine était nettoyée et la vaisselle rangée.

Je repris le chemin de ma chambre avec deux plats de coockies et des petits moelleux au chocolat. Le soleil était déjà plus haut dans le ciel. J'avais du passer plusieurs heures dans la cuisine. Je posais les gateaux sur une petite table dans ma chambre.

Je regardais par la fenêtre. J'aimais cette place, m'installer sur le rebord de la fenêtre pour regarder le ciel, parfois observer les membres de la cross s'entraînaient.La fenêtre était close pour le moment. Je posais mon visage sur la vitre froide, les yeux dans le vague.
Mes paupières se fermèrent et je restais là un long moment. J'aurais voulu chasser toutes pensées de mon esprit, vider mon coeur pour qu'enfin je puisse retrouver le silence. Il n'y avait auun bruit dans la chambre et aucun bruit ne parvenait du couloir malgrès la porte restée ouverte. Pourtant, il y avait du bruit en moi. un bruit assourdissant malgrès que je ne fus pas. Juste le néant, un vide tourmenté.

Je me repris bien vite. je n'avais ps le temps pour faire une pause. Il ne fallait pas que je m'arrête. jamais.

Je m'avanças vers l'armoire et en ouvris un batant. Je levais ma main vers une étagère et en sortit une boîte en bois noir que j'ouvris doucement. Je quittais ensuite ma chambre.
Je m'assis plus loin contre le mur de pierre et sorts de la boîte tissus, files et aiguille et commençais à coudre. Qui allait bien pouvoir être cette peluche ?

Je remontais les escaliers menant au premier étage de la Cross Guard. Je venais de m'entraîner avec mon chef, qui avait bien voulu s'entraîner avec moi. Finalement, personne n'avait vraiment gagné … Il était fort.

J'arrivai donc aux couloirs de l'étage des chambres, légèrement transpirante après l'effort, ma frange collée sur mon front. J'étais passée par l'escalier à côté de la chambre de Monsieur Eärfalas – cette si petite chambre – par envie de marcher un peu dans les couloirs, voir si certains étaient déjà réveillés …

Effectivement, certains étaient déjà réveillés. Certaines plutôt, et même une certaine personne. Je ne vis pas tout de suite que c'était quelqu'un, mais en m'approchant d'elle – car c'était une fille – je le vis. Elle avait de longs cheveux noirs, et avait disposé autour d'elle tout un matériel de couture. Je m'agenouillai pour me mettre à sa hauteur et demandai en souriant :

"Vous savez coudre ? C'est bien."

De près, la jeune fille semblait pâle … Plus pâle que la normale …

"Vous allez bien, mademoiselle ?", fis-je d'un ton inquiet, quoique pas trop fort pour ne pas éveiller les soldats qui ne l'étaient pas encore.

Je cousais assise contre le mur, dans mes pensées, les laissant guider l'aiguille lorsque j'entendis quelqu'un s'approchait.
Quelqu'une plutôt.
Car c'était bien là une, charmante il fallait le dire, jeune fille. Elle s'agenouilla pour être à ma hauteur. Elle était mignone avec ses grands yeux et ses longs cheveux blanc. Elle devait sûrement revenir du terrain d'entrainement car elle avait transpiré.

Elle remarqua mon ouvrage puis me demanda si j'étais malade.
Mes yeux fuyèrent le long du couloir et mes doigts cessèrent de coudre un instant. Je levais mes yeux clairs qui reprennaient un peu de leur couleur de pluie à l'ombre de la jeune fille.

Je répondis d'une voix calme:
"Non, je ne suis pas malade. Je suis juste comme mor... comme ca. Je m'appelle Sorlamea. Je suis arrivée il ya peu. Et vous ?"

La jeune fille s'appelait donc Sorlaméa. Et elle n'était pas malade, disait-elle. Elle avait semblé s'interrompre dans sa phrase …? Non, j'avais dû rêver. Elle disait aussi être arrivée il y a peu. Elle devait déjà être là quand j'étais arrivée.

"Je suis arrivée hier."

Sorlaméa avait des yeux bleus, comme moi, vis-je quand elle les leva vers moi.

"Mais dites-moi … pourquoi êtes-vous installée ici, dans un couloir ? N'est-ce pas plus confortable dans une chambre ? Enfin, je ne sais pas … je n'ai jamais eu la possibilité même d'apprendre à coudre.", fis-je avec un sourire en coin sur ma dernière phrase.

Effectivement, quand on s'amuse à aller se battre contre un Dieu, on n'a pas vraiment la possibilité de faire de la couture.

*Vraiment, on est maltraité chez les Witches …*, songeai-je ironiquement.

Je souris à la remarque, plutôt pertinente, de la jeune fille.

"J'avais envie de sortir un peu. Et à cette heure si il n'y a personne dans les couloirs. J'aime ce silence ... Vous devez me trouver ridicule !"

Je posais alors les yeux sur mon ouvrage et blémis légèrement. J'étais en train de coudre une peluche à l'image d'Athanase Eärfallas. Je dissimulais la peluche dans mes mains.

"Coudre n'est pas très difficile. Du moins, tout dépendant de ce que l'on veut faire. Mais il faut être patient et minutieux. Si un jour vous voulez apprendre, je vous enseignerais avec plaisir.
Mais, je ne connais même pas vôtre nom ? "

Ridicule ? Et moi alors ?

Je ne lui avais pas dit mon nom ? Quelle impolitesse ! Je m'excusai :

"Désolée. Je m'appelle Lucia."

Mais s'il fallait être patient et minutieux, très peu pour moi … Je pouvais l'être, certes, mais … on ne pouvait pas dire que cela me plaisait. Et je l'avais déjà trop été, à mon avis. Mais on ne change pas le passé … Si c'était possible, je l'aurais sans doute déjà fait …

Mais pour changer quoi ? En fait, je n'avais pas grand-chose à regretter …

"Je crois que je n'aime pas vraiment les travaux manuels … Mais votre invitation à m'apprendre était gentille de votre part, je vous en remercie."

Même si je pouvais changer le passé, je n'apprendrais pas à faire de la couture, au moins une chose de sûr. Mais qu'aurais-je bien pu changer dans ma vie ? De toute façon, il fallait attaquer ce Dieu, sinon il n'y aurait plus rien. Néant. Alors qu'aurais-je pu faire de mieux ? Cela demandait réflexion.

"Si on pouvais changer notre passé, que ferait-on ?...", songeai-je à voix haute.

Je l'avais dit sans réfléchir ; j'avais pensé à haute voix. C'était une bonne question, d'accord. Mais de là à en faire partager tout le monde … Surtout quand le tout le monde en question n'a jamais cherché à avoir à répondre à des problèmes philosophiques … Mais ce qui est dit est dit. Et je pensais même… que si je pouvais revenir dans le passé, je le dirais quand même. C'était toujours intéressant de savoir ce que les autres pensent.

Je faillis faire un arrêt cardiaque en entendant la question de la jeune fille. Apparement elle l'avait dit plus pour elle-même, réfléchissantà haute voix, mais je répondis qu'en même:

"On pourrait sans doute vouloir changer beaucoup de choses comme s'éviter le mal que l'on a pu nous faire, ou, surtout, effacer le mal que l'on a pu faire. Empêcher certaines choses que l'on a pas réussis à empêcher. Oui, on pourrait vouloir changer beaucoup de choses.
... Mais, je n'avais pas répondre. Après tout, cette question ne mettait pas destinée. Enfin. "

"Mais puisque je l'ai dit, vous aviez le droit de répondre !...", fis-je, légèrement interloquée par la fin de la réponse de Sorlaméa.

Il ne me semblait pas avoir interdit à quiconque de répondre. D'ailleurs, c'était un bon moyen d'en savoir plus sur la personne qui répondait ; généralement, avec la réponse, on pouvait mieux la cerner … De plus, c'était toujours intéressant de connaître plusieurs points de vue … Enfin, là, la réponse de mon interlocutrice avait été assez banale … Mais au moins, j'avais une petite idée … sur quoi ? Sur elle, sans doute …

Beaucoup de choses à changer ? Moi, je ne savais pas. Je ne devais pas être naturelle. Il faut dire que j'avais vécu tellement d'aventures que j'en avais oublié les détails … tant mieux, après tout. Certains disent qu'il faudrait se souvenir de ses erreurs pour pouvoir ne plus les refaire ; si moi je les oublie, tant mieux, cela ne restera pas sur ma conscience par la suite.

Mais Sorlaméa était bien en train de coudre quelque chose tout à l'heure !... Je ne voyais plus son œuvre. Je lui demandai donc :

"Mais qu'êtes-vous en train de coudre, là ? À moins que vous ne vouliez pas me le dire …"

Je souriais. Ce n'était qu'une question banale, je n'allais pas tirer une tête d'enterrement non plus. Sur le coup, je ne me rendis pas compte qu'il devait être assez difficile de ne pas répondre à ma question. Ce n'était vraiment pas voulu.

Sorlaméa sentait vaguement le chocolat. Ou les cookies, plus exactement.

Je rougis devant cette question qui ne me laissait aucune échapatoire.
Je levais mes yeux clairs vers les siens et lui souris:

"Vous devez avoir faim après vous être entrainée aussi dur et de si bon matin. Si vous voulez vous pourriez venir manger un ou deux cookies dan sma chambre. Ils sont tout chauds ! Et je vous montrerais ce que j'ai fait ?"

J'admirais la manière dont Sorlaméa avait détourné le sujet. Habile, vraiment ... Mais après cet entraînement, en ce matin, je me sentais d'humeur joueuse. Elle disait qu'elle me dirait après ? Elle devait vraiment avoir quelque chose à me cacher ...?

"C'est vous qui les avez faits aussi ?"

Cette fille était une vraie fée du logis ...? À moins que je me trompe, et que ce ne soit pas elle qui les avait faits. Mais bizarrement, je sentais que c'était elle qui les avais faits ...

... Je faillis éclater de rire. Effectivement, je le "sentais". J'avais bien senti l'odeur de cookies qui se dégageait de Sorlaméa.

Je suivis Sorlaméa jusque dans sa chambre [Désolée de la prise de contrôle, mais je ne pense pas que ce soit très grave.].

[Pardon pour ce petit post, mais je ne suis actuellement pas sur mon ordinateur. Et non, je ne suis pas non plus sur un ordinateur piraté.]

[je t'en pris; il n'y a aucun problème.]

Je souris à la remarque de la jeune fille, la conduisant à ma chambre.

"Oui, c'est vraiment moi qui les ais fait. Que voulez vous ?
Je suis une vrai femme d'intèrieure ! ...
Mais ce n'est sûrement pas ce que l'on attend d'un militaire de la Cross Guard, n'est-ce pas ?
Un soldat en tablier doit savoir savoir se battre et défendre les autres lorsque besoin est. Alors j'ai appris à être, disons, multifonctionnelle. Je ne veux pas être un point mort.

Mais, et vous ?" demandais-je parès l'avoir fait entrer dans ma chambre. je lui tendis le plateau de cookies, encore chauds.
"Tenez ! Servez-vous ! D'où venez-vous ? Mais je suis peut-être un peu trop indiscrète. c'est juste pour faire connaissance !"

Je souris ; ne disait-on pas plutôt "un poids mort" ? J'aimais bien les gens qui inventaient leurs propres expressions …

Elle savait faire beaucoup de choses, oui. Il n'y avait plus qu'à espérer qu'elle savait se battre aussi bien qu'elle savait faire des cookies … Sans vouloir être méchante.

"Merci !", répondis-je à Sorlaméa pour la remercier des cookies.

J'en pris un presque timidement, et le portai à ma bouche. Cette demoiselle cuisinait vraiment bien !... Et j'aimais le chocolat.

Ainsi, Sorlaméa voulait savoir d'où je venais ?... Elle aussi ?... C'était bien connu, d'ailleurs, jamais deux sans trois. Monsieur Kerio, Monsieur Eärfalas, et maintenant Sorlaméa ?...

Je ne voulais pas lui répondre. C'était cruel de ma part, je l'avais bien expliqué à Monsieur Eärfalas … Mais je ne le voulais pas. Je ne savais pas pourquoi ; peut-être que Monsieur Eärfalas, lui … non. Oui …. Mais non. Et non. C'était simple.

Heureusement que Sorlaméa m'avait laissé une porte de sortie !... Enfin, tout à l'heure, je ne lui en avais pas laissé. Chacune son tour avec nos problèmes …

"Je suis vraiment désolée, mais je ne peux vous le dire … Vraiment. Désolée."

Je tentai tout de même de redresser la conversation.

"Mais si cela vous intéresse, je peux vous expliquer pourquoi je suis rentrée à la Cross Guard."

Nous n'étions que des points, de minuscules points, sur un plan que nous ne connaitrons jamais. Des points qui évoluent, parfois qui essayent d'enroler avc eux d'autres points pour s'étendre, faisant disparaitre d'autres points dans leur grande tache noire. Nous n'étions que des points, si facile à effacer.

Lucia préféra ne pas me répondre. C'était son droit et je ne lui reprochais pas, bien au contraire. Je l'en aurais même félicité par un "C'est une bonne chose." mais n'en fit rien. il vallait mieux que je garde une distance plus que respectable avec les autres. Il ne fallait pas qu'ils sachent ce que j'étais, le monstre que j'étais. Je ne faisais qu'apporter le malheur autour de moi.

Je lui souris:
"Il n'y a aucun problème. Oui, je crois qu'il serait interressant de savoir ce qui vous a pousser à entrer à la Cross Guard."

[Je demande donc à un administrateur de clore ce topic. Pour les explications, c'est par là : Problème.]

» Le Seul et l'Unique.
» Au secours !!!!!!!