Au bord de la falaise ...

Par hasard, non, je devrais plutôt dire par fatalité; Devon passait justement dans le coin. Désole, j'ai beau me casser le tête, je ne vois vraiment pas ce qu'il pourrait faire là.
Quand il apperçut Cristal, il sentit son coeur bondir de joie, mais quand il se rendit compte qu'elle était au bord de la falaise et regardait le sol avec un regard mélancolique, il s'exclama :

"Ahh Cristal naaaan ! Ne fait pas ça je t'en pris ! Tu sais la vie est belle et m'érite d'être vécue !"

Il se jeta sur elle et manqua de la faire vraiment tomber.
Tokun le suivait gentiment en portant un paquet, aller savoir ce qu'il contenait...

La jeune fille se sentit tirée en arrière par Devon. Ils avaient manqué de basculer tous deux de la falaise, tellement le marionnettiste l'avait saisie violemment. Elle trébucha et ils se retrouvèrent étendu par terre, dans l'herbe qui bordait le rocher.

Elle se redressa puis s'assit, faisant face au jeune homme. Pendant quelques longues secondes, elle le dévisagea sans rien dire. Elle paraissait fragile, avec sa peau si pâle, le vent faisant voler ses cheveux, et ses lèvres entr'ouvertes ... Mais cet instant de grâce fut bien court ... Brusquement elle prit conscience de la situation, de la présence de Devon si proche d'elle, et elle se détourna, remontant nerveusement sa capuche, pas assez vite cependant pour empêcher le marionnettiste d'entrevoir la rougeur de ses joues.

Que me veux-tu encore ?! s'exclama-t-elle avec un ton qui pourrait passer pour de la colère, si on était indulgent avec la comédienne ... Je n'allais pas sauter ! Je ...

Sa voix mourut comme elle se tournait à nouveau vers Devon, comme aimanté par lui, hypnotisée par sa vision. Elle ne pouvait que le regarder, le souffle court. L’admirer même. Elle se sentait oppressée soudain, comme si quelqu’un lui avait saisi le cœur et serrait sa main jusqu’à s’en briser les os. Elle luttait contre elle-même, contre son seul désir … Se laisser aller dans ses bras … Non, elle ne pouvait pas ! Pas elle ! Elle ne … pouvait pas … résister.

Avec un gémissement, elle suivit ce que lui dictait son cœur, et se musa contre le jeune marionnettiste. Quelque chose était brisé en elle. Elle sentait qu’elle ne pourrait plus ignorer les sentiments, les chasser de son esprit de pierre … de cristal … Le cristal est si froid, si coupant … Mais si fragile aussi …

Dans les bras de Devon, elle était bien. Elle avait chaud pour la première fois. Et pourtant elle pleurait. Les sanglots agitaient ses épaules, et elle se raccrochait au jeune homme, comme s’il était la seule chose au monde qui restait stable et sûre dans le tourbillon qui l’emportait. Devon …

(Miaou ! j'adore tes post guimauves ^^ c'est trop mignon tu es douée ! Ecrit des romans d'amours !)

Devon fut très surprit en sentant les larmes salées de Cristal couler contre son épaule.

"Hein ? Suis mouillé ? Oh non Cristou, pleure pas enfin ! Je suis là, il n'y a plus de quoi pleurer..."

"Jamais il ne vous est venu à l'idée que c'était ça qui la faisait pleurer ?"

Il jeta un regard noir à sa marionnette qui baissa les yeux et marmonna dans sa barbe qu'elle n'avait pas d'ailleurs.

"On voit bien que la pauvre est au bord du suicide. Tu m'étonnes, avec un coureur de jupons pareil..."

Devon lui lanca, pour la faire taire, son paquet de clope en pleine tête.

Il reporta toute son attention sur Cristal. Il lui caressa gentiment les cheveux en lui disant des paroles rassurantes. Il lui fit lever la tête et l'embrassa sur le front.

"Chut. Calme toi."

Il claqua des doigts et Tokun approcha, portant sur se tête le mystérieux paquet. (pas le paquet de malboro light, le cadeau qu'elle se trimballe depuis le début XD)

"Regarde Cristal, c'est pour toi."

La marionnette lui tendit la boîte envoloppée dans du papier rose, couleur cuisse de nyphe émue, le tout entouré de ruban violet.
Cristal défit délicatement la tonne de papier qui couvrait son présent et ouvrit la boite.

Dedans, envelopée dans du papier crépon blanc, dormait un pantin. Ce n'était pas une marionnette, mais une poupée de chiffon toute simple mais remarquablement bien faite. Elle était criante de réalisme, on aurait une vraie petite fille. Elle était habillée dans une robe d'été blanche, ornée de petites roses en tissus et de dentelle. Elle portait un chapeau blanc, des souliers vernis et des rubans rose pâle dans ses cheveux d'un noir de jais, qui tombaient sur ses épaules en une cascade de boucles anglaises.

Devon qui, de là où il était ne pouvait pas voir le visage de Cristal, lui demanda d'une voix douce :

"Elle te plait ? C'est moi qui l'ai fait."

Le marionnetistte avait mis dans ce cadeau toute son âme, tout son savoir faire et bien sur tout son amour.

Cristal pleurait sur l’épaule de Devon, sans savoir vraiment ce qui lui faisait mal comme cela ; elle était pourtant si bien dans ses bras ! Entre deux sanglots, elle l’entendait parler, sans comprendre le sens de ses paroles. Mais sa voix était douce, réconfortante … Ses gestes se faisaient tendres … Lentement, la jeune fille s’apaisa. Ses pleurs diminuèrent, puis cessèrent tout à fait. Elle se raccrochait toujours au jeune homme, et, les yeux fermés, la tête reposant doucement sur sa poitrine, elle était bercée par les battements du cœur du marionnettiste, puissants et réguliers. Un peu rapides peut-être ? Elle n’aurait su le dire. Elle aurait pu rester là, sans bouger, pendant une éternité.

Au bout d’un temps qui lui sembla à la fois long et affreusement court, Devon la força gentiment à redresser la tête, et lui posa un paquet entre les mains. Un paquet tout rose, avec plein de ruban. Surprise, elle regarda le jeune homme. Mais oui, c’était bien pour elle … Elle qui ne se souvenait pas avoir jamais reçu un cadeau … Elle si sombre, recevoir cette petite chose si rose, et se découvrir avec surprise un goût pour cette couleur … Un très léger sourire vint papillonner sur ses lèvres, oh, pas ce rictus sadique qu’elle arborait d’ordinaire, non, le sourire de joie d’une gamine devant un présent inattendu. Presque timidement, elle défit le ruban entourant le paquet, et écarta une à une les multiples épaisseurs du papier diaphane, rose, puis blanc, qui entourait … une poupée.

Oh, la belle poupée ! Avec ses habits blancs elle semblait presque luire malgré le ciel au-dessus des jeunes gens qui s’assombrissait de minute en minute. Ses joues roses, ses yeux bleus, ses longs cheveux noirs ornés de rubans, qu’elle était jolie ! Et la poupée souriait à Cristal, elle qui n’avait jamais eu de jouet, et qui n’avait même jamais rien possédé qui ne soit purement utilitaire. La jeune fille songea, l’espace d’un instant, que Devon s’était trompé. Ce ne pouvait pas être pour elle !

Et pourtant si, puisqu’il lui demandait si cela lui plaisait. Cristal avait la tête baissée vers la poupée si belle, et ses cheveux sombres dissimulaient son visage au jeune homme … Un temps passa, Devon regardait la jeune fille en silence, et elle contemplait son cadeau. Puis une larme vint s’écraser sur le papier fin, à côté de l’œuvre du marionnettiste.

Et Cristal releva les yeux vers Devon. Son visage était éclairé par un grand sourire de pur bonheur.

Elle voulut parler, trouver les mots pour remercier le jeune homme, mais ils fuyaient son esprit. Elle aurait voulu lui dire qu’il était le premier à lui offrir quelque chose, le premier à lui montrer un objet aussi beau, et qu’elle était heureuse, oui, si heureuse, que cela soit lui … Mais seuls restaient son sourire et ses larmes de joie.

Elle essuya ses larmes, un peu honteuse tout de même, et sortit délicatement la poupée de sa boîte, tout doucement … Elle avait peur de lui faire du mal, elle qui d’habitude, au contraire, cherchait à provoquer la souffrance partout où elle passait.

Elle finit par retrouver sa voix pour s’extasier : Elle est si belle ! Merci, merci !!! Son exclamation fut ponctuée par un coup de tonnerre qui la fit sursauter. Elle leva les yeux vers le ciel lourd et sombre qui les menaçait d’un orage, serrant sa poupée contre son cœur. Son regard croisa celui de Devon et sans se concerter ils se levèrent d’un même mouvement. Le tonnerre gronda à nouveau. La jeune fille resserra ses bras autour de sa poupée, craignant que les éléments en furie ne la lui arrachassent. Sa cape claquait au vent et ses cheveux fouettaient son visage ; on aurait cru un ange perdu dans la tourmente. La mer au pied de la falaise s’écrasait contre le roc dans un bruit de fin du monde.

Et l’orage se déchaîna. La pluie détrempa les deux jeunes gens, tandis que vent et tonnerre semblaient se défier par leur grondement. Cristal allait pour se pelotonner dans les bras du marionnettiste quand un éclair jaillit de l’océan de noirceur qui les surplombait, pour frapper l’extrémité du pic rocheux défiant les flots, à quelques mètres devant eux. La violence du choc les projeta tout deux à terre, la jeune fille s’accrochant à Devon de toutes ses forces.

Il y eut quelques instants de ce qui, après un tel coup, leur parut du silence. Cristal se redressa à quatre pattes, ou plutôt trois car de sa main gauche elle tenait toujours la poupée. Devon était allongé en dessous d’elle. Elle rougit soudain, et parut hésiter. Puis, elle se pencha vers le jeune homme et lui souffla Crois-tu que c’est cela qu’on appelle … le coup de foudre ? Ses lèvres se posèrent sur celle du marionnettiste, et elle ferma les yeux.

La pluie autour d’eux tombait à verse, les entourant d’un rideau qui les cachait au monde.

(Ha ha ha ! Alors comme ça il pleut ? Ma pauvre chérie, tu viens de me donner une idée qui n'aurait jamais dû m'effleurer... enfin je dit ça pour toi...)

Devon ne s'attendait absolument pas à ce que Cristal se jete sur lui tout à coup. Il plus surpris pas la pression de son corps contre le sien que par le mugissement du vent et de la houle. Mais enfin, ce n'était pas si désagréable. Devon aimait bien se sentir rassurant, c'était une impression assez nouvelle pour lui. Les filles qui l'approchaient baissaient toutes les yeux de crainte, et tremblaient de peur. Et là non, Cristal avait eu peur d'autre chose que de lui et s'était réfugiée dans ses bras. Ce geste tendre flatta son égo, il la serra fort contre lui pour la rassurer et pour lui dire : ne t'inquiète pas, maintenant ja suis là, avec toi.

Le marionnettiste qui en temps normal était ldéjà oin d'être fort, tomba en arrière lorsque la détonation ce fit entendre. Un éclair ? Si proche d'eux ? Ce n'est pas possible voyons. Malgrés le choc, il ne relacha pas son étreinte et continua de serrer Cristal dans ses bras comme si sa vie en dépendait. Résultat, il l'entraina dans sa chute.

Quand elle lui parla de coup de foudre, il rigola gentiment. C'était exactement ce qui lui était arrivé. Ils s'embrassèrent tendrement quand soudhain un autre éclair déchira le ciel et répendit sur le terre une fine pluie froide à vous geler les os.

Devon frissonna au contact des gouttes aussi tranchantes que des poignards et pourtant délicates commes des larmes de rosée.

"Je crois qu'on devrait rentrer maintenant, il commence à faire froid et humide."

Il l'aida à se relever puis lui pris la main.

"Rentrons au chateau nous réchauffer."

Il regarda attentivement son visage délicat, dissimulé derrière une marrée de cheveux noirs complètement trempés. Tokun le tira par la manche :

"Oh non, maître ! Je ne veux pas laisser mademoiselle Cristal. S'il vous plait, invitez là dans la chambre !"

"Tokun, ça ne se fait pas de dire des choses pareils."

Son regard mauve semblait pétiller, il regarda la jeune fille et lui demanda :

"Tu veux bien venire avec nous ?"

(Soit dit en passant, je crois que tu aurais plutôt dû apeller ce topic "au bord du gouffre, ça aurait fait une référence à Hoshin ^^ ♥)

Cristal laissa le jeune homme la relever. Sa main dans la sienne, elle ne sentait plus la pluie qui faisait de son mieux pour les transpercer de sa morsure glaciale.

Venir avec vous ? Oui, bien sur !

Comme pour appuyer se dire elle se colla contre le marionnettiste, l'air de dire qu'elle ne le lacherait plus jamais. Ils se dirigèrent vers le château, Cristal bien obligée de se tenir un peu plus loin de lui, mais refusant de libérer sa main.

[post pourri >< désolée ...]