Le retour de l'arrivée du GeeK Fou !!!

La caserne de la Cross Guard. Enorme et monolithique édifice, forteresse au milieu des maisons environnantes, réduites, si luxueuses soient-elles, à une vision de simples cabanes, dès lors que le fortin imposait sa gigantesque présence. De fait, quatre murs fortifiés abritant la garnison du dernier bastion de la résistance acharnée contre l’hégémonie de l’Echiquier et de sa clique de mercenaires fanatiques se complaisant à la botte d’une tyrannesse sanguinaire. A l’image de son idéal, la caserne était un rempart, à l’image de son œuvre, elle semblait vaciller, à l’image de sa lutte, elle croulait de toutes parts, à l’image de ses troupes, elle tenait tout de même bon. De quelque endroit qu’on l’observât, de quelque point qu’on la mirât, de quelque recoin qu’on l’espionnât, on ne voyait qu’un mur, dont rien ne laissait idée de l’épaisseur. Aussi rares que fussent les fenêtres, pas une ne perçait à moins de huit mètres, bien plus haut que ne pointaient les plus altières toitures des environs, et, barricadées jusqu’à ce que rende grâce le marteau, bien malin serait celui qui puisse soupçonner ce qui se tramait derrière les quatre épaisseurs de planches bardant le moindre orifice rocheux. Ainsi, nul citoyen de la ville n’ayant idée de la configuration intérieure des lieux, la milice de l’Echiquier qui se hasarderait à en tenter l’assaut aurait à batailler en terra incognita, en supposant qu’elle parvint un jour à déceler l’existence de la citadelle fortifiée.

Et cela, c’était précisément la mission de Petyr le Sournois. Espion agrégé, fraîchement sorti en tête du classement de la Haute Académie Continentale et Kantienne d’Escroquerie et de Rapine, dénicher ce dont le commun des mortels ne soupçonnait pas même l’existence, c’était là sa spécialité (en plus de l’arnaque en tout genre, du vol à la tire, du cambriolage, de l’assassinat, de l’extorsion de fonds, de la contrebande et de la perception d’impôts, autres passe-temps propres à l’honnête homme qu’il était) Ce coup-ci, il travaillait pour le compte de la Reine de l’Echiquier, bien que celle-ci ne le sache pas encore. Il la mettrait au courant en même temps qu’il empocherait sa prime lorsqu’il lui dévoilerait l’adresse du terrier des rebelles, ce ramassis d’inconscients formant la Cross Guard. A quel point fallait-il être dérangé pour défendre la veuve et l’orphelin, trop pauvres pour vous payer décemment, quand on pouvait se ranger du côté du plus fort et s’enrichir sans crainte ? De toute façon, les pigeons étaient son gagne-pain, alors autant se féliciter de l’existence d’imbéciles pareils.

S’avançant calmement vers la grande porte de la caserne, sans se diriger toutefois ostensiblement vers elle, longeant la ruelle adjacente, le Sournois repassa mentalement son plan en revue. Un dernier briefing en quelque sorte : son alibi était impeccable, il connaissait désormais son rôle mieux que sa réelle identité, et son talent pour l’improvisation était unanimement déclaré inégalable par ses professeurs. Il ne faillirait pas. Il ne pouvait pas faillir. C’était inévitable. Comment une simple sentinelle de la Cross Guard eût-elle pu se douter que se cachait derrière la fausse barbe de ce placide vieillard le plus retors des traqueurs de Marheaven ? Facilité suprême : le recrutement était libre. Le dernier des roturiers pouvait obtenir le droit de se battre sous l’étendard rebelle, sans plus de sélection que cela. Comment pareille décadence se pouvait-elle tenir tête à l’Echiquier, Petyr se le demandait encore. Le plus stupide des capitaines opérait un tri parmi ses recrues pour enrayer l’infiltration de traîtres dans ses rangs. Celui de la Cross Guard devait vraiment être pitoyable. Un obstacle mineur dans sa mission. Non, pas mineur. Négligeable.

Il toqua trois coups secs au battant droit de l’épaisse porte rustique. Une sorte de serpillère ébouriffée lui ouvrit. Pas la moindre discipline. Le dernier des déboucheurs de latrines de Lestower était soumis à un code vestimentaire plus strict. Peu importe, cela ne serait que plus aisé de pénétrer dans la place. Mais tout de même, l’absence de difficulté avait un côté agaçant pour un homme de sa trempe. Comme si la mission elle-même méprisait ses compétences, à lui mâcher le travail de la sorte. Dénicher un informateur capable de le tuyauter sur la provenance des agissements de cette organisation pathétique ne lui avait pris que trois jours. Confirmer -et corriger- ces informations, quatre à peine. C’était du niveau d’une épreuve de sélection, pas d’une mission de fin d’études. N’empêche qu’il lui fallait la remplir. S’appuyant plus que nécessaire sur son long bâton bleu, feignant d’affecter une fébrilité propre à « son » grand âge, le Sournois articula faiblement sa réplique, mémorisée à la virgule près depuis deux jours, en tâtonnant du bout de la langue, prétendant chercher ses mots.

« Bien le bonjour, mon brave. Permettez moi de me présenter, je suis le comte Avast, chassé -injustement- de mes terres par l’Echiquier -maudit soit-il- et je désire ardemment rejoindre votre organisation, mon brave. Pouvez-vous, me mener à celui qui vous tient lieu de chef, mon brave? Je dois avouer que, venant de faire un long chemin, je suis plutôt pressé, mon brave. »

Soupesant la pierre bariolée qu’il avait décidé de faire passer pour son ärm, deux ou trois tours d’illusionniste de bas étage blufferaient ces novices, il commença à discourir à propos de ses puissantes capacités. Thalès, nom dont il avait affublé son ärm, aussi grotesque qu’approprié pour se faire respecter de la soldatesque de par sa consonance mystique, lui avait de nombreuses fois sauvé la vie, lui permettant à maintes reprises de défaire maints ennemis bien plus puissants que lui, et légion étaient ses exploits, au fur et à mesure que Petyr les inventait. Tandis que l’autre sentinelle, un péquenot flanqué à la garde de la porte principale comme on en flanque à la corvée de patates, écoutait son babillage, hypnotisé par le ton volontairement soporifique, lui se rapprochait lentement de l’embrasure de la porte. L’autre ne bougeait toujours pas. Dès qu’il l’aurait franchie, ce type l’amènerait à son chef comme s’il l’avait lui même autorisé à entrer, ce n’était que question d’embrouille. Et le garde était embrouillé au possible, n’arrivant manifestement même pas à s’y retrouver entre tous les maîtres spirituels du comte Avast, qui, ultime et diabolique précaution pour assurer un mal de tête imparable au pauvre homme, portaient tous le même nom. Cà y était presque, dix centimètres et ce serait gagné.

« Faites gaaaaaaaffe la d’vant ! Gaaaaaaare ! »

Le faux vieillard pivota d’environ cent quatre-vingt degrés juste à temps pour entrevoir une demi seconde le projectile métallique hurlant des invectives pseudo salutaires avant qu’il ne lui fracasse le crâne puis ne traverse le lourd battant qu’il s’était donné tant de mal à contourner discrètement. Tous ses postiches s’éparpillèrent en même temps que les monceaux de porte et de cervelle, formant une garniture peu alléchante au plancher récemment balayé de l’entrée de la caserne. Le projectile meurtrier et porticide se releva finalement. C’était un humain commun, quoique avec des yeux verts, luisants, asymétriques et disproportionnés -détail mineur- qui chevauchait -un peu vite- un châssis métallique rebondissant par on ne veut savoir quel moyen. Après avoir postillonné trois mots peu courtois au sujet des piétons obstruant bêtement la bretelle de rentrée aux stands, jargon devant lequel la sentinelle ne vit pas l’intérêt de replacer sa mâchoire inférieure à son positionnement initial, vingt centimètres plus haut, puis se présenta à son tour.

« Steve Jollmer, concepteur, inventeur et créateur, essayeur à ses heures et défenseur du savoir -votre homologue contre l’hégémonie de l’obscurantisme en quelque sorte- en un mot, fervent adepte de la science et du progrès, seule voie nécessairement possible, utile et féconde pour l’humanité toute entière. Et ce dans le but de poursuivre cet objectif, permettez-moi de présenter ma candidature à votre brillante corporation, souhaitant moi-même apporter mon soutien aux braves qui luttent contre l’ignardise caractérisée, fieffée et obstinée des profonds petits crétins teigneux qui se prétendent de l’Echiquier, organisation dont la maléfique puissance est telle qu’on serait bien en peine d’y trouver un seul partisan, qui sache y jouer, aux échecs. »

[je tire à vue sur les floudeurs]

Athanase était assis dans la salle du conseil, occupé à observer le mur face à lui, cherchant ce qui l’y gênait, quand un fracas épouvantable résonna dans tous les couloirs du bâtiment. Il bondit sur ses pieds et se précipita vers le hall d’entrée, suivant en cela un instinct qui ne le trompait pas souvent quant à l’origine géographique des problèmes …

Il déboucha dans l’entrée et marqua un temps d’arrêt, essayant de saisir un tant soit peu la scène qu’il voyait là.

La porte d’entrée n’existait plus, à moins que l’on ne considérât que quelques copeaux éparpillés formassent une porte digne de ce nom. Un, euh … Oui, il y avait bel et bien un cadavre qui gisait non loin des restes de la malheureuse porte – paix à son âme. Un tas de débris reposait contre le mur d’en face, dans un équilibre précaire, ne demandant apparemment qu’à tomber, histoire de rajouter leur note personnelle à la symphonie de destruction qui s’achevait à peine. Et un individu étrange se tenait face à une Rika visiblement peu alerte.

Athanase s’approcha d’un pas vif de l’homme aux yeux verts, et, mettant sa timidité au placard, l’apostropha en ces termes :

« Monsieur, serait-ce vous qui attentez à l’intégrité architecturale de ce bâtiment ? Et seriez-vous également à l’origine de … du décès de cet homme ? »

Il essayait de prendre un ton froid et réprobateur, mais la présence d’un défunt juste à côté de lui le perturbait quelque peu.

« Si tel est le cas, vous avez intérêt à avoir d’excellentes excuses. Sinon je vous prierai de bien vouloir quitter les lieux. »

Epineuse question. Par quel bout la prendre ? Il y avait une bonne cinquantaine de réponses en puissance qui sautillaient métaphoriquement pour avoir l’incommensurable privilège de convoyer à travers ses cordes vocales, non pas qu’elles présentassent de flagrante différence quand au contenu –en fait elles étaient strictement identiques– seulement c’était typique. Il fallait en moyenne une microseconde au Geek Fou pour trouver une solution à un problème et une semaine pour la mettre en place, à pinailler sur l’esthétique et les convenances. C’est que ça se fignolait, le génie. Pas question de créer un engin à râper les carottes par soufflerie haute pression sans réfléchir à deux fois à la longueur de la manivelle, ni d’avoir longuement repensé la déclinaisons de teintes du châssis aux arceaux de maintien centripètes. Et pas question non plus d’annoncer publiquement sa trouvaille sans avoir passé un bon quart d’heure à mettre l’auditoire dans l’ambiance appropriée. Dans tous les cas, deux semaines de préparation avant l’officialisation s’imposaient, ne serait-ce que pour donner une impression de travail sérieux et longuement abouti.

Sauf qu’il n’avait pas deux semaines.

Malgré toute la placidité de son discours, le faciès de son interlocuteur nouvellement arrivé se colorait aussi vivement qu’un homard dans une marmite et ses bas instincts de survie lui signifiaient de trouver un moyen d’évacuer la vapeur avec célérité. En revanche, la courtoisie la plus élémentaire recommandait de répondre au souhait de bienvenue de la jeune demoiselle avant de se justifier auprès du crustacé en état d’ébullition avancée. Seulement l’ultimatum dudit crustacé exigeait vraisemblablement une réponse prioritaire. Il faudrait donc fatalement être désobligeant envers l’un ou l’autre. Ce n’était point qu’une désobligeance de plus ou de moins ne l’incommodasse le moins du monde, Steve Jollmer étant reconnu dans le classement international du malotruisme de par ses aussi nombreuses que discourtoises déflagrations intempestives associées à des explications évasives voire méprisantes –le commun des mortels pourrait-il comprendre la Voie du Geek ?– mais il se trouvait devant l’un des rares cas où l’impression qu’il donnait à son auditoire lui importait. Lui importait plus, en tout cas, que dans les situations habituelles où elle n’avait guère d’autre usage que d’expérience pratique de vérification de ses taux d’applaudissements (ou de menaces d’usage de son lave-linge atomique sur sa malheureuse personne, c’est selon) par rapport à ses prévisions.

*Faute de mûrissement d’explication suffisant, prévoyons une introduction de circonstance, exposant les faits dans leur ambiance, introduction fort propice à une remise en cause de la situation et de ses facteurs déclencheurs, et de plus administrable simultanément aux deux interlocuteurs. Dans le pire des cas, le décapode écarlate ci-devant n’aura rien imprimé et reposera sa requête, dans le meilleur il comprendra de travers et accusera le macchabée décervelé ci-par terre de la restructuration des lieux, lequel de toute façon ne démentira pas. Même si le troufion sort un jour de son mutisme pour témoigner à charge, le homard aura décoloré entre-temps. On pourra alors tenter de sauver les biens. Pour l’instant, on se contente d’éteindre le feu sous la marmite.*

« Bien le bonjour à vous aussi. Je suis donc bien au siège social de la Cross Guard, parfait. Puisque ce fâcheux incident semble requérir la majeure partie de votre attention, il me paraît peu envisageable de vous faire part des motifs de ma visite avant un petit éclaircissement de la situation présente, ainsi que de ses tenants, il est à mon sens un peu tôt pour présupposer quant à ses aboutissants. Le monsieur que vous voyez là (du moins ce qu’il en reste) longeait la ruelle parallèlement à votre mur d’enceinte, tandis que je bondissais perpendiculairement –c’est le vocable de déplacement approprié à mon mode de transport, lequel pourra vous apporter un complément d’explication visuelle postérieurement– avec toute la prudence qui se doit vers l’entrée de votre curiosité urbaine, en tenant compte de sa trajectoire. Seulement, au lieu de poursuivre sa route et de me laisser le passage il a crû bon de bifurquer sans crier gare, apostrophant la sentinelle ici présente, ce dont je ne pouvais me douter, étant donné qu’il ne lui avait pas accorder un regard tout le long. Avec cet attardé –dans tous les sens du terme– dans mon alignement guidon-objectif, j’ai dû sacrifier mon freinage au profit d’un dégagement d’urgence, qui a... partiellement fonctionné, comme vous avez dû le constater. Le mouvement original aurait en effet produit un aplatissement total de l’imprudent, il s’en est sorti avec un léger impact à la boîte crânienne, qui manquait manifestement de calcium, tandis que j’ai dérapé en catastrophe à travers ce battant, qui m’a par ailleurs permis de stopper plus vite en jouant le rôle de barrière de sécurité, sans quoi j’aurais superficiellement écorché la façade d’en face, selon toute probabilité. »

Ayant prononcé, ou plutôt mitraillé, ce discours à une fréquence suffisante pour que la persistance rétinienne d’un humain standard ne lui permette pas de le voir refermer la bouche entre deux consonnes, ce qui n’aiderait pas forcément à bien saisir son propos après, mais empêche très bien d’en placer une pendant, le Geek Fou jugea plus prudent d’attendre le verdict du crustacé quant à son taux de postillons, qui, à défaut de lui rendre sa crudité, permettrait à Steve d’évaluer l’efficacité de l’orientation du filtre brise-jet qu’il avait ajouté au vocabulateur de son masque. Par chance, l’autre protagoniste de son passage à tabac était trop petite pour subir un éventuel arrosage de plein fouet, même s’il risquait de diluer son gel capillaire.

[bon, je reprécise en passant … Athy n’est pas rouge de colère, on est bien d’accord hein ? ^^ Et si c’est pas le cas tant pis pour toi XD]

Athanase resta coi devant le discours de l’olibrius face à lui. Il tenta de reconstruire mentalement le fil de ce qu’il avait entendu, et finit par y parvenir plus ou moins, tant bien que mal …

« Donc, si je vous comprends bien, vous admettez être à l’origine de tout le désordre que je vois ici, ainsi que de la mort de cet homme … »

Le jeune homme prit une grande inspiration avant de reprendre. Contrairement à son interlocuteur qui ne semblait pas le moins du monde affecté par ce qu’il avait provoqué, l’idée de mort lui pesait énormément.

« Cependant, vous ne me dîtes pas ce que vous faisiez, à foncer ainsi par ici ! Que venez-vous faire en ce lieu ? »

Il cessa son questionnement et attendit la réponse, car il avait la nette impression que même la plus infime des questions provoquerait un discours interminable, d’où la nécessité de ne pas en poser plusieurs à la fois …

[Peu m'importe de quoi il est rouge.]

Steve eût bien du mal à paraître affecté par quoi que ce soit, dans la mesure ou son visage était intégralement masqué et sa voix plus ou moins mal restituée par l'infâme interface vocabulatrice d'Ivan qui en faisait comme de coutume plus ou moins a sa manière. Tout au moins le ton crabe bouilli avait cédé un peu de terrain à un rose plus clair, qui rappelait quelque peu la gamme de teintes liées à une surconcentration éthylique, néanmoins dans le cas présent, il y eut fort peu de chances que c'en soit la cause.

"Ah non, mon brave, je proteste en cela énergiquement : cet autre olibrius est tout aussi responsable de cette mise en pièces de votre bâtisse que mon estimable personne, voire plus étant le conducteur fautif. Serait-ce de la faute du timonier si un insensé venait à se débastinguer volontairement lors de la traversée ? Ma trajectoire était impeccablement calculée, preuve en est que mon déplacement m'a convoyé à l'endroit recherché, où ne devait certainement pas se trouver cet aventureux. J'en déduirais presque que désirant provoquer l'écroulement intégral de cette structure en connaissance du rapport poussée/masse de mon bâton sauteur il ne s'y eût pas pris diversement.

Quant au mobile de ma démarche, il s'agit d'une candidature à votre organisation, mais votre brave sentinelle m'ayant vue et entendue déployer mon art rhétorique dans cette optique, elle sera certainement mieux que moi en mesure de vous réexpliquer la chose si précision vous est requise. Dans le cas contraire je souhaiterai prendre connaissance de la procédure d'adjonction propre à votre corporation."

On pouvait difficilement faire plus limpide. Pour le Geek Fou, en tout cas.

[Mais c'est pas vrai ! Avec Glarf c'est trop primaire, personne ne comprend rien et quand je fais un personnage plus lettré, vous ne voulez toujours rien comprendre de mon parler... C'est un complot !]

[il n’est PAS rouge ^^#]

« En somme, ce n’est pas de votre faute … Drôle de moyen de transport, si vous êtes incapable d’éviter un obstacle imprévu ! »

Était-ce la proximité de la mort qui rendait Athanase aussi cynique ? En tous cas cela ne lui ressemblait pas …

« Quant à votre candidature … »

Le jeune homme réfléchissait le plus vite possible, ne sachant trop quel choix faire. D’un côté, ce personnage lui était assez antipathique de par son arrivée et sa manière désinvolte de réagir au décès dont il était responsable. D’un autre … Il pouvait difficilement refuser quelqu’un, dans la situation précaire où la Cross Guard se trouvait. Et il sentait que, même si le nouveau venu n’était pas nécessairement là dans le but de combattre l’Échiquier et de protéger la population, son aide pourrait s’avérer précieuse … Il hésitait, mais prit rapidement une décision, qu’il espéra ne pas avoir à regretter plus tard.

« C’est d’accord. Je m’appelle Athanase Eärfalas, et je suis actuellement le chef de la Cross Guard. Je vous accepte parmi nous. Mais s’il-vous-plaît, à l’avenir, faites attention aux personnes se trouvant sur votre trajectoire. Une vie est une vie, et qui que soit le responsable un décès est toujours à pleurer ! »

Il posa un regard triste sur le défunt, et ajouta

« De plus, la Cross Guard a pour vocation de protéger la population … Pas de la tuer … »

[Je voudrais pas me plaindre -je suis content d'entrer, moi- mes tes recrutements dont de plus en plus expéditifs, ce me semble. Je résume : "je vous embauche parce que vous me le demandez mais tâchez de plus massacrer sauvagement les gens à l'avenir." Est-ce Athanase qui devient franchement blasé ou son joueur qui veut en finir le plus tôt possible ?]

"Vous prêchez un convaincu mon brave, je postule ma foi en pleine connaissance des causalités ayant abouti à la nécessaire formation de la sus-nommée Cross Guard. Peu me chaut plus que la défense de la populace contre les hordes vectorielles de meurtres en puissance courant les rues par ces temps périlleux. Je déplore bien entendu ce regrettable accident."

*Qui enlève à la Science un cobaye potentiel.*

"Cela dit, mon dispositif de mobilité amplifié est copieusement apte à l'esquive paisible du badaud -du moins il l'était, et le sera probablement encore après rétablissement mais dans le laps actuel ce me semble compromis- ceci posé il dispose comme tout moyen de transport à inertie, vos membres inférieurs compris, d'une distance limite de freinage, telle qu'un obstacle en cette zone ne saurait être prévenu. C'est accessoirement pour la présente raison que vous trébuchez lors du vulgairement nommé croche-patte, tout inoffensif lorsque vous cheminez à morne allure, qui s'en devient nettement plus rugueux dès lors que vous cavalez, pour vous tout comme pour le crocheur."

A supposer que son interlocuteur se soit dès lors adonné à cette espèce d'occupation.

[Tu tapes vraiment TOUS tes posts sur word ???
(alors qu'opéra règle les problèmes d'effaçage par inadvertance ?)]

[presque tous oui ...

En fait en l'occurrence Athanase n'accepterait jamais le Geek Fou de son plein gré, c'est moi qui lui force la main ... Alors forcément c'est très incohérent ...]

[Hahaha ! Je le savais !

Beuh... Mais il est gentil le GF... -j'aurais mieux fait de juste lui broyer la colonne à ce pion, il aurait avoué et basta ]

[pourquoi donc ?

sans doute, oui, mais il a tué quelqu'un devant Athy, et ça ça ne passera pas ... Donc je fais ce que je peux pour le manipuler u_u je galère ...]

[J'ai une technique infaillible pour savoir si tu as prétapé ton post.

Damned ! Et si tout d'un coup le mec se relevait, ramassait sa tête, remplissait le constat avec Steve et se barrait ?]

[La forme des guillemets ?

Euh ...]

[Exact. Cela dit ça ne marche pas avec Nathan, par exemple, ni sur les posts de narration pure comme celui de la salle du conseil. Ni sur les floudes. -tilt- Rassure-moi, tu ne fais pas de brouillons pour les floudes, si ?

Non ? ]

[Non ^^

Et non ^^]

[Ouf. Le chef n'est qu'un alien mineur.

Pbq : Faut-il chercher la cohérence dans un rp ? (vous avez deux heures)]

[Bon, j'en ai marre, je n'arrive vraiment pas à répondre à ce truc ... On va dire que Steve est accepté et on clôt le topic, d'accord ? (je sais c'est mauvais, mais là ça me dépasse totalement ...)]

[Bref ça m'apprendra à écrire des discours incompréhensibles. Va, on arrête ce truc avant que tu devienne psychopathe.]

[Merci ^^']

[Râââh ! Stop ! J'ai eu L'idée et je m'en vais l'appliquer ! C'est pas subtil ni original et tu me diras après s'il tu peux toujours pas répondre après ça. Bien évidemment, pour pallier le double post, je m'en vais appliquer ceci avec Glarf.]

Sous le regard mi-ébahi, mi-incrédule et tout de même mi-terrifié des passants, un grand bipède olivâtre faisait les cents pas autour de la caserne. Ne disposant d’aucun brassard orné du gribouillis caractéristique de la Cross Guard à la taille des cuisses de bœuf lui servant de membres supérieurs, il était bien en mal de se faire reconnaître comme membre de ladite organisation auprès de la populace. Quoiqu’il n’en avait cure, au final, moins on le sollicitait mieux son estomac s’en portait, puisqu’il avait alors tout liberté d’aller piller les étals environnants. Lors que l’épicier sinistré allait chercher secours auprès du patrouilleur en faction de la caserne, il avait la navrante surprise de ne trouver personne au poste, loin de se douter que la soi-disant sentinelle se remplissait la panse sur son compte. Il ne restait donc au malheureux commerçant qu’à se lamenter devant le gouffre économique engendré par le vert mastodonte, le suppliant inutilement d’épargner le stock de saucisson sec de qualité supérieure, tandis que son chat se hérissait et crachait lorsque l’orc attaquait le mou de veau dans sa gamelle.

Glarf en était donc à se repaître goulûment de la pitance de l’infortuné félin, qui se verrait forcé d’aller chasser son steak au rayon fromage, ce en quoi la visite de l’orc n’aura pas été que nocive pour l’affaire du détaillant. C’est donc à l’instant où il s’intéressait de plus près à un présentoirs d’apéritifs lui paraissant fort prometteur qu’un autre relent vint l’interrompre. Le fumet de la liqueur de banane parme qu’il venait de déboucher ne parvenait pas à en masquer l’origine, malgré tout le talent du cultivateur et la volubilité de l’éthanol aromatisé. On se permettait de déguster un plat goûtu sans lui. Cela allait se payer très cher. Siphonnant sa boisson d’un trait, il prit le chemin de la caserne d’un pas énergique, à l’immense soulagement des finances du gérant, qui s’empressait de remettre en bon ordre les articles, meubles et étagères renversées par l’orc, faisant disparaître les détritus de son festin par une trappe au plancher.

Le nectar ayant un goût de trop peu à celui de Glarf, il rendit un grand service à un pauvre bougre au sortir d’une taverne en lui confisquant sa bouteille, le libérant ainsi du supplice du rouleau à pâtisserie lorsqu’il regagnerait le domicile conjugal, tout en remontant sensiblement dan,s l’estime de sa tendre moitié. Il s’était donc convenablement humecté le gosier quand il franchit à son tour l’angle du mur d’enceinte de la caserne, longeant ledit rempart dans une risible tentative d’approche furtive. Il distinguait devant la porte son chef en vive agitation devant un individu capitonné, manifestement tous deux en désaccord quant au partage des restes du gibier abattu gisant à quelques enjambées. Il voyait surtout une "autre" sentinelle qui lui avait sucré sa place et lui sucrerait certainement de surcroît le fief des commerces de la ville très bientôt s’il ne mettait pas la situation au point promptement avec ce personnage. C’est que ça pinaillait sur des détails, ces deux belligérants phoniques, et pendant ce désolant contretemps toute cette appétissante cervelle se répandait criminellement dans le caniveau.

L’orc s’apprêtait à exprimer le fond de sa pensée quant aux convenances déplorables de ces messieurs ainsi qu’au caractère intolérable de ce gaspillage alimentaire mais il fut interrompu avant d’avoir émis un grunt par deux trappeurs haletants qui le bousculèrent pour se ruer vers l’entrée de la caserne. Les deux hommes carapaçonnés de fourrure de castor et de maille pilèrent simultanément à quelques mètres d’Athanase en dardant leurs épieus à phacochère et leurs regards menaçants aux alentours. L’un, un barbu à la capillarité brune, broussailleuse et rustique, l’interpella alors dans un parler aussi intelligible que le permettait ce qui restait de sa dentition.

« Il est où ? Hein, il est passé où ce gibier de potence ? »

Le second intervint, un grand blond dégarni taillé en I dont les allures de baroudeur étaient au moins aussi prononcées que chez son compagnon, avec sa toque de ragondin, son cache œil et la hachette qu’il tripotait avec autant de nervosité que s’il s’attendait à voir surgir un grizzly de derrière chaque passant, ce qui était probablement le cas. Le Geek fou observait quant à lui la tirade et le mime associé sans moufter, préférant fort probablement une position de retrait en vue de peaufiner son analyse de la situation.

« Ne tentez pas de nier, on l’a repéré de loin. Il a bifurqué au coin de la rue et il est pas reparu de l’autre côté ! Il est rentré ici ? Vous cachez ce type dans votre fortin ? Z’avez intérêt à nous le remettre ! »

Tandis que le borgne poursuivait son interrogatoire en pointant son index crochu et accusateur vers Athanase, alors que celui-ci n’avait toujours pas eu l’occasion d’esquisser un démenti, le regard du plus petit dériva sur le cadavre de feu Petyr le Sournois, regard qui s’écarquilla de stupeur mêlée à une sorte de satisfaction.

« Damned ! Là, Francis, c’est lui, et "on" l’a pas raté ! »

Le grand déplumé effectua une preste rotation du chef d’un air suspicieux, continuant de tenir celui qui était à l’autre bout de son doigt en respect par le moyen de celui-ci, avec autant de conviction que si le noueux index était à même de pourfendre à distance la poitrine de son interlocuteur. Puis son visage s’éclaira quelque peu à la vue du cadavre tronqué, avant de se rembrunir comme s’il réprimait cet excès d’allégresse.

« Il semblerait. Vérifie ça et fouille-le : je voudrais savoir exactement pourquoi il est venu se réfugier ici. Qu’est-ce que vous trafiquez avec ce type, vous ? Z’avez voulu le faire taire avant notre arrivée, c’est ça ? »

Il porta la main à sa sagaie tandis que les doigts de l’autre se refermaient lentement sur le manche du tranchoir dangereusement aiguisé à sa ceinture. Son coéquipier plongea quant à lui avec aisance ses phalanges dans la plupart des poches, revers, caches et replis des vêtements labyrinthiques du macchabée, en extrayant moult accessoires peu communs, un certain nombres de plans divers, plusieurs lettres cachetées et autres messages manifestement codés, ainsi qu’une bourse solidement garnie. Il réprima plus efficacement que son collègue sa surprise à la vue de celle-ci et glissa l’objet dans sa veste avant d’apporter audit adjoint le reste du butin. C’est probablement à cet instant qu’Athanase aurait aimé réclamer quelques explications de circonstance, ou à défaut faire bruyamment montre de son ire devant les accusations peu élégantes de ces rustres, pourtant il fut une fois encore pris de vitesse. Car tous traqueurs vétérans qu’il paraissaient, aucun des deux coureurs de brousse n’avait plus que cela prêté attention à la progression de Glarf, qui les saisit tous deux au collet d’une main puis les souleva à cinquante centimètres du sol de cette même main, avant de laisser planer au dessus de leurs crânes juxtaposés la sombre menace de son énorme trique via l’autre main. L’orc était manifestement insatisfait de leurs manières lui aussi.

« Grunt ? » L’intéressante question semblait s’adresser à Athanase.

O.O

Bon ben euh ... Je vais essayer de répondre ... Je dis bien essayer ^^ Mais ça doit être faisable ...

Bref je réserve et je rédigerai ça quand j'aurai le temps -_-"