Celui qui ferme les yeux d'un dragon. ( Armand )

Pendant toute la durée de leur route, ils avaient parlé, de tout de rien. Mais au bout d'un certain temps, leurs échanges furent moins fréquents, leurs vois plus douce. Enfin, un silence s'était imposé, presque pesant sous les arbres couverts de givre.

Un détail avait frappé la jeune elfe. Plus ils s'enfonçaient à l'intérieur des terres, où du moins, plus ils s'éloignaient de la civilisation et se rapprochaient de leur but, plus l'air était froid, la neige épaisse, la glace dure. La nature autrefois verdoillante disparaissait maintenant en quasi totalité dans l'univers du froid.

Armand serrait fort la main de la jeune femme, la sienne était gelée. Il avait presque remonté le col de son pull jusque son nez. Il devait avoir froid.

Puis le jeune homme parla.
Anaria sourit. Elle s'arreta et se tourna vers lui, lachant la main qu'il tenait toujours fermemant.

" Tu seras là, ne t'en fais pas. "

Puis Anaria défit certains plis de son manteau, dégraffant les attaches finements ciselées, et ouvrit un pant de la cape sombre.
L'oeuf était là, calé contre son ventre chaud, embalé par un épais tissu qui en faisait plusieurs fois le tour avant d'aller s'accrocher dans la nuque de l'elfe. Elle avait vu un jour une jeune mère porter ainsi son enfant, et avait essayer pour trasporter l'oeuf tout en lui garantissant chaleur et sécurité.
( Anaria SERA la meilleures des mères parcequ'elle sait faire les...gauffres au sucre!!!!!^^ )

Attrapant la main d'Armand, elle la déposa lentement sur la coquille, pourqu'il puisse sentir le bébé bouger.
Soudain, la coquille fut prise de petits chocs réguliers, forts, presque brutaux.
Il avait le hoquet. ( kyyyyaaaaaaaaaa ^^ )

La jeune femme pouffa de façon quasiment inodible.

" Il devrait sortir le l'oeuf dans les prochains jours..."

Puis Anaria décolla doucement la main d'Armand, et referma son manteau. Elle ne voulait pas que le bébé soit trop exposé au froid.

" C'est pour ça que je voulais voir l'endroit où il devait naître, je dois savoir que quelle sorte était le dragon qui se trouvait près de l'endroit où tu l'as trouvé. "

Elle posa une main sur ce qui aurai put ressembler au ventre d'une femme enceinte si on n'y avait pas pris attention, l'oeuf.
Puis elle prit dans son autre main celle du valet.

" Je veux savoir à quel dragon nous aurons à élever. "

(tu réveilles son côté papa poule, c'est dangeureux tu sais... fufufu ♥)

Elle déboutonnait sa cape. Armand sentit le rouge lui monter aux joues en se demandant ce qu'elle était exactement en train de faire. Il baissa les yeux, son regard effleurant son décolleté, mais ne s'y arrêtant pas, trop occupé à observer quelque chose nouveau dans la physionomie d'Anaria.

Elle avait un ventre énorme.

L'épiderme du valet fut transpercée par un frisson et une pensée unique lui traversa l'esprit.

Déjà ?

Il réfléchit posément, mais au fond il avait un peu du mal, et s'imaginait déjà donnant le biberon à une espèce de petite créature rampante. Bizarrement, cette vision le remplit de joie.
Comme pour accentuer ce phénomène qui le rendait euphorique, Anaria pris sa main et la posa contre ce qu'il croyait être son ventre.

Ca bougeait et s'était chaud.

Un rapide calcul lui assura que c'était impossible qu'Anaria ai atteind un tel étât de grossesse en si peu de temps.

Y'avait un truc qui donnait des coups de pieds.

Armand leva ses yeux brillants vers elle et lui dit, le souffle coupé par l'émotion :

"Anaria, je suis si ému..."

Sa voix était peu audible et elle le coupa.

Un oeuf ? Mais les enfant se naissent pas dans des...

Il venait de comprendre. Il avait sa main posé non pas sur son ventre, mais sur l'oeuf de dragon qu'il lui avait apporté.

Il esseya de cacher sa déception derrière un sourire gêné et légèrement amer alors qu'elle refermait son manteau.

"Je vais t'emmener à la grotte."

Ils continuèrent à marcher, cette fois-ci en silence. Il arrivèrent enfin près d'une faille béante dans la roche, au bas d'une falaise, assez grande pour faire passer un dragon adulte de petite taille.

"Voici son nid, ainsi que sa tombe. Viens."

Il lui prit la main et l'entraina à l'intérieur.

( Manman en papa poule ♥_♥ )

Bien souvent et même dans une majorité des cas, lorsqu'un couple est particulièrement proche et amoureux, les deux personnes sont capables de ressentir ce que l'autre ressent au même instant. Cet état, la jeune elfe sans vraiment s'en rendre compte, l'avait maintenant atteind.

Anaria sentit comme un trouble chez le jeune homme, sans vraiment en comprendre les raisons. Il restait silencieux et avançait d'un pas rapide.
Elle chercha ce qu'elle aurait pu dire, faire qui lui aurait déplu d'une certaine façon.
Ce fut un petit coup que donna le dragon dans son oeuf qui lui indiquat une réponse, du moins une qui lui parrut plosible.
Tournant le visage vers le jeune homme, elle le regarda.

* Je voudrais tant te donner ce que tu désires Armand. Tu ne peux immaginer à quel point. *

Soudain, le dragon donna un autre coup, puis un autre. Il s'agitait de plus en plus dans sa coquille.
Cette agitation attira l'attention de l'elfe qui n'eu plus à penser à autre chose.

En fait, plus ils se rapprochaient de la caverne, plus le dragonnet se débatait dans son enveloppe, comme s'il cherchait à la briser, à détruire la barrière qui le séparait du monde extérieur.
La main toujours posé sur l'oeuf, la jeune femme voulut dire quelques chose, mais ses mots se turent entre se lèvres, ils étaient arrivés.

L'entrée de la caverne était plus grande qu'elle ne l'avait cru, ce qui sous entendait que les parents du dragons étaient de taille imposante. ( Athy va encore gueler -__-' )
Armand avait laché sa main et était juste devant le trou béant creusé dans la pierre d'une falaise qui pointait en pleine forêt.
L'air qui émanait de l'intérieur était tout particulièrement froid, mais ce n'était pas un froid ordinaire, quelques chose d'étrange émanait de cette grotte, et la jeune femme éprouva soudain un frisson tel qu'elle serra les dents et crispa l'ensemble de son corps.

Serrant le poing, elle entra dans la caverne.

Un spectacle incroyable s'offrit alors à elle.

L'antre du dragon était immense, et s'étandait sur une trentaine de mètres, avec un plafond haut de quatre.
Autrefois, elle était faite de la même pierre que la falaise dans laquel elle était aménagée, mais les évènements qui s'étaient déroulé entre les parois avaient donné au lieu une nouvelle apparence pour le moins étonante.
Les murs étaient recouvert d'une matière inomable, qui ressemblait à de la glace mais sans pour autant fondre à la chaleur, une matière brillante et translucide couvait chaque pierre, chaque stalactites et stalacmites, cette matière était devenu la pierre, comme si tout n'était qu'un seul bloc de cristaux taillé et polie.
La lumière aussi était magnifique. Les cristaux reflétaient les doux rayons du soleil comme des miroirs, si bien que le fond de la caverne était également éclairée de ces faibles reflets multicolores.

Anaria avançat à pas lents à l'intérieur. Sa bouche s'était entrouverte comme si elle avait voulu dire quelques chose, mais rien n'en sortait. Elle était ébahit par toutes ses choses qu'elle n'aurait imaginé en ce lieu.
Et plus incroyable encore, les murs recouverts de cette matière luisantes étaient comme scultés d'un nombre incalculable de facettes, de symboles superbes qui courraient sur ce semblant de pierre.
Regardant à ses pieds, elle vit que même le sol ( glissant ) en était recouvert, mais malheureusement, l'oeuf et le recul ne lui permettaient pas de pouvoir admirer l'oeuvre dans son intégralité. C'est alors qu'elle leva les yeux au plafond. Tout comme le sol, il était couvert de symboles dont le sens aurait échappé à tout être humain normal.
Les symboles comptaient bon nombres de runes que la jeune feumme pouvait sans mal traduire, d'autres encore constituaient des textes immenses écrient dans l'antique alphabet des dragons ( et oui ils en ont un et un jour je réussirai à le retranscrire ^^ ) dont elle connaissait toutes les variantes après le temps qu'elle avait passé au côté d'un des leurs autrefois.
Mais ce fut un autre alphabet qui attira son attention. La tête toujours renversée en arrière, elle passa sa main gauche dans son sac, défit la lanière de cuir qui le fermait et en sortit le livre qu'elle portait depuis la caserne.
Redonnant à sa tête une position plus naturelle, elle alla jusqu'à un bloc de pierre où elle posa le manuscrit pour le moins imposant puisqu'il était encore plus lourd et grand que le manuscrit de Raphaël Altaïr. ( Que Mata dit vraiment lourd )
Ce livre, elle le connaissait par coeur bien sur, c'était elle qui l'avait écrit, mais pas entièrement. Certaines parties en effet avaient été traçée par une connaissance d'Anaria, un être qu'elle considérait comme son propre père, même s'ils étaient de race totalement différentes.
Dans ces extraits, cette personne s'adressait directement à la jeune femme, lui contant certaines histoires qu'il n'avaient eu le temps de lui conter lorsqu'ils étaient encore ensemble. Ainsi, sur une de ces pages avait-il écrit un texte pour le moins particulier. C'était un discour qui parlait des Dragons Rois, un ordre tout particulier de dragons. Celui-ci était écrit dans une langue dont le sens était perdu, et que l'elfe bien qu'ayant voulu en apprendre la signification, n'eu jamais le temps d'acquérir, à regrets.

Mais il y avait une chose qu'elle savait, c'était que ce texte était pour ainsi dire sacré, et qu'il n'était tracé sur la terre des hommes qu'en de rares occasions, l'une d'elle était la naissance d'un Dragon Roi.

La jeune femme attrapa le lourd manuscrit et le porta à bout de bras, pour avoir la certitude de ce qu'elle commençait à persevoir, à voir naître dans son esprit.

Les symboles gravés dans les murs, en réalité sur chaque parois de la caverne, étaient les même que ceux dessinés sur le livre. Une immense rosasse, aux vides comblés d'ornements fins, aux pleins envahis par des gravures de dragons millénaires.
La chose était magnifique à voir, et elle l'était encore plus pour Anaria.

L'elfe chercha alors Armand du regard, il était là, à l'autre bout de la grotte, au près d'une sculture extraordinaire.

Dans un bloc immense de glace était taillé le corps majestueux d'un dragon.
Anaria avançat vers l'être cristalisé et lorsqu'elle fut assez proche, tendit la main vers le flan de l'animal prodigieux. Elle l'éfleura tout dabord, puis rentira le gant qui masquait sa peau blanche. Lorsqu'elle mis en contact sa paume avec la surface translucide, un frisson lui parcourut l'échine.
Elle se prit le visage dans les mains, et glisa lentement jusqu'au sol.

Devant eux, se tenait le corps d'un dragon.

Un dragon de givre, une femelle, morte en protégeant un terrible secret.

Le doute qui était né dans l'esprit de la jeune femme augmenta.
Son coeur battait à n'en plus finir, ou bien était-ce l'oeuf qui frémissait devans le cadavre transformé en givre de sa mère.
Les yeux embrumés de larmes devant la scène, elle tourna la tête vers Armand.

" Raccontes moi ce qui c'est passé. "

La voix d'Armand était si chaude, si tendre.
Pourtant, et bien que le froid n'avait pas de prise sur la jeune elfe, son esprit était glacé.
Elle se rendait compte petit à petit, en usant plus de suppositions que de certitudes, de ce qui c'était passé ici, dans cette caverne.

Elle se desserra doucement de l'étreinte du valet qui pourtant lui était devenue vitale.
Elle se releva avec peine, ses jambes chancelaient presque, et avançant d'un pas incertain, elle fit le tour du corps de la créature inerte.
C'était un dragon immense, ou plutôt une dragonne. Une drafonne de givre d'un âge déjà honorable. Anaria sentait sous ses paumes les écailles maintenant de glace de la bête. Elle devait être d'une beauté incroyable.

Ce fut en examinant ainsi le dragon que le jeune femme découvrit une marque, un signe qu'il portait au niveau du poitrail, au centre des ars.
L'elfe fit volte face et attrapa le livre qu'elle avait laissé tomber. L'ouvrant à la volé, elle tourna les pages à une allure folle. Enfin, elle atteind un stade avancé du recueil, un chapitre dédié aux dragons de givre, qui font partis de l'ordre des Dragons Majeurs ( soit possédant un statut assez élevé ).
Sur cette page où elle faisait courir l'un de ses longs doigts fins pour lire plus rapidement, se remettre parfaitement en mémoire les dires consernant un dragon bien particulier, se trouvait le même signe que sur le dragon.

Anaria releva la tête, perplexe et ahurie. Ses yeux étaient grands ouverts, sa voix forte comme emprise d'une profonde émotion.

" Armand, la dragonne que tu as sous les yeux est un dragon prince. J'ai...je..j'ai passé ma vie à travailler sur ces créatures ( mouais la menteuse ^^ ), j'ai souvent entendu parlé d'elle. Elle est le dragon qui représente l'ensemble des dragons de givre. C'est un être..."

Sa voix se tut. Emue pour une raison qui lui restait obscure, une fine perle chuta de ses paumettes pâles et vint mourir sur le sol traslucide, mais malgré ses larmes, Anaria souriait. Un sourire comme peu souvent elle en faisait, un vrai sourire, l'un de ceux que seul Armand avait un jour put contempler.

Utilisant sa main qui était encore gantée, elle essuya l'eau salée de ses joues, puis enleva le gant humide qui chuta par terre.

Puis elle défit lentement les nombreuses attaches de son manteau, le laissant tomber doucement dans un souffle. Elle détachat le noeud de son écharpe, et prit dans ses mains l'oeuf.
La couleur de ce dernier était d'un blanc unique, à celà uni qu'il était parcourut de taches d'or.
Le dragonnet remuait de plus en plus. Et ils purent même entendre un léger cris qu'il poussa de l'intérieur.

Anaria se tourna vers le cadavre de glace de la grande dragonne et se courba devant elle.

" Ranedria, sache que ta mort n'aura pas été vaine. Tu as protégé cet oeuf jusqu'à ta mort et au péril de ta propre portée. ( restes d'oeuf écrabouillés au dehors de la caverne ^^ )Tu as offert ta vie, alors que ce n'était pas toi que l'on cherchait. Grande Princesse Dragonne, au nom du Dragon Roi de la Terre, je te dis merci. "

Puis sa voix mourrut dans sa gorge embrumée de sanglots.
Elle tenait tout contre son sein, le dragonnet encore prisonnié de sa coquille.

Sa voix s'éleva à nouveau dans la caverne, mais cette fois ci elle ne dit mots, car elle chantait. Elle chantait une longue pleinte superbe et triste de toute la tristesse du monde. Les paroles et les mots eux même étaient en cette langue qui était la seule que sa mémoire lui proposait, l'elfique. Sa langue maternelle s'imposa à elle en cet instant. Sa chanson était belle, et bien que ne comprenant pas le sens des paroles, toutes personnes qui l'aurait entendu aurait compris de quoi elle relatait.

La voix d'Anaria était celle d'un ange lorsqu'elle chantait. Elle était unique, plus belle que bien des choses en ce monde, changeante, aigue sans être oppressante, douce sans être niaise, forte sans être brutale, puissante dans les recoins cachés des parois sombres de la grotte.
La chanson était peut être tout simplement belle, dans cet univers froid de l'hiver.

Lorsque se termina la dernière strophe de cet homage à la dragonne, improvisé à partir de souvenirs qui ressortaient soudain qu'on ne savait où, la jeune femme resta un instant silencieuse, le temps d'analyser les derniers évènements.

Ce fut alors qu'elle réalisa ce qu'avait dit Armand, quelques minutes au par avant.

Elle se tourna vers lui.

" Tu lui as...fermé les yeux ? "

Le coeur d'Anaria battait à lui faire perdre le sens de cette frénésie. Elle serrait contre son corps maintenant couvert de sa seule tunique l'oeuf qui palpitait de ces mêmes battements, et au creu de sa paume, là où brillait une pâle cicatrice circulère, l'elfe sentait le dragon bouger. Elle ressentait chacuns des mouvements faibles qu'il mettait en forme pour brisser sa coquille, elle sentait son coeur à lui battre, encore plus vite que son coeur à elle, un rythme inlassable, quelques chose qui ne pourrait jamais prendre fin, jusqu'au moment où la vie quitterai le corps du dragon, dans des temps que les hommes ne veront surement jamais.

Il existait de nombreux ordres et sortes de dragons, certains étaient immortels, d'autre non. Certains immortels décidaient d'eux même de mourir, laissant aux hommes leur monde de chaos, partant alors vers le grand cimetière des dragons, un lieu dont parlent bien de légendes.
La dragon qui gisait ici, dans cette caverne, ainsi recouverte de cristal froid comme la mort, etait de ces immortels.

Je dis immortel, mais ce terme est le seul à convenir à la circonstance. Car cette immortalité est très spécifique, comme celle des elfes. Ces créatures vivent aussi longtemps qu'ils le souhaitent, ne tombent pas malades des même maladies que les autres races, ne peuvent mourir de faim, de soif peut être. Evidament, si on leur coupe la tête, ils meurent, nous ne sommes pas en présence de dieux. Ils peuvent mourir à la suite de blessure particulièrement graves, de sorts extrèmements puissants, ainsi que d'autres facteurs.
Ils peuvent également renoncer à leur immortalité, ne vivant alors qu'un temps très long qui peut très bien s'étendre sur plusieurs millénaire, mais au bout de ce temps, ils s'éteignent.
( j'évoque ici également l'imortalité des elfes, qui est du même ressort. )

Anaria pris alors Armand dans ses longs bras, nus maintenant. Elle le serra contre elle, au plus près d'elle.

Une joie sans nom avait pris possession de son être, et malgré l'eau de ses yeux au couleur d'opale, un sourire marquait ses lèvres aussi pâles que la neige.

Depuis le jour où elle avait lié son destin à celui du jeune homme, une peur la hantait. Il était humain, un mortel.
La pensée de le voir vieillir alors qu'elle resterait jeune ne la dérangeait pas, mais lui, le supporterait-il ?
Et la peur, le cauchemard de le voir mourir, alors qu'elle resterait à jamais sur ces terres, du moins jusqu'à la disparition du monde.
Elle avait commencé, au fond-elle à envisager l'évantualité de rennoncer à son immortalité, qu'une fois mort, elle suivrait Armand.

Le visage caché dans le creu du cou du valet, elle dit d'une voix empreinte d'une joie qu'elle n'aurai pu immaginer éprouver, il y a cinq mois encore.

" Lorsqu'un être humain tut un dragon, il obtient sa force. Et sais-tu Armand, ce qui lui arrive lorsqu'il lui ferme les yeux ? "

Se desserant doucement, elle le regarda dans les yeux, au plus profond du regard qu'il portait sur elle.

" Il acquiert son immortalité..."

[Je note : non seulement je dois éditer (une énième fois) mon article embryonnaire sur les dragons, mais en plus je devrai me munir au plus vite d'un exemplaire de Moby Dick. Cette œuvre soporifique devrait me permettre d'endormir n'importe quel dragon normalement constitué ...

Je proteste contre l'immortalité offerte gratuitement aux écolos amateurs de "grands vers" : c'est contre mes principes qu'un perso devienne immortel sans devoir le payer, d'une manière ou d'une autre.


Mais soyons bon joueur ... Si vous ne savez pas quoi faire du cadavre de cette créature ailée qui a suffisamment blessé l'humanité pour que des types se décident enfin à poursuivre un magicien de plus de trois tonne de plus qu'eux (par exemple en contrôlant l'écologie de leur planète selon leur propre définition du bien, comme les dictateurs qu'ils sont), je vais vous donner des idées :
- d'après les légendes grecques, les dents d'un dragons peuvent servir à convoquer des guerriers en armure ;
- d'après les légendes scandinaves, dévorer le coeur d'un dragon permet de comprendre le langage des bêtes ;
- toujours selon ces légendes, se baigner dans le sang d'un de ces monstres confèrent invulnérabilité aux parties du corps baignées ;
- d'après le folklore chinois, les os d'un dragon ont des vertus médicinales inestimables.

Si Armand veut acquérir d'autres capacités extraordinaires, je lui conseille de commencer tout de suite à dévorer son bienfaiteur, à lui arracher les crocs et à se baigner dans son sang.
Comme le disais si bien l'aventurier Oeil-de-lièvre : "Attraper, dépecer et cuisiner un lièvre est rapide, alors que faire de même pour un dragon est une tâche qui vous prendra toute la journée."
(la citation est apocryphe)

J'ai dit ! Je m'élève contre votre tendance au bourinisme ! Je m'élève contre les lézards qui veulent dominer le monde ! Je m'élève contre la tendance qu'ont de plus en plus de gens à se croire le centre du forum alors que chaque personnage est principal, ne serait-ce que de son propre point de vue.
Je m'élève contre l'immortalité facile là où le héros Gilgamesh passa sa vie à la chercher, et se la fit voler par un serpent banal (encore ces reptiles !).

Messieurs, je vous souhaite bon appétit.]

(certes ton exposé est digne d'être entendu...mais je te signale que tout ça n'est que du blabla, comme Mata me l'a fait remarquer...Notre Manman chéri est déjà immortel, dans une certaine mesure, mais je la laisse tout expliquer, je ne veux plus me fatiguer à expliquer des choses qui de toutes façons ne servent qu'à vous prouvez votre supériorité sur ma personne.)

[Et parano avec ça ! Parfait, comme ça je suis plus le seul, hein ...]

(comme je le dit, pas la peine de m'en faire tout un fromage, Armand était déjà immortel avant, à cause du sortilège de sommeil éternel (sauf qu'il était censé pas se réveiller =.='). Mais c'était la seule façon pour qu'il l'apprenne... j'ai pas eu le choix... et puis avouer que c'est beau comme image ? Je pense que les dragons ne peuvent offrir leur immortalité à des gens parfaitement initéressé, comme Manman, pas à quelqu'un qui cherche à la leur voler.)

Lui immortel ?
Cette nouvelle lui glaça les sangs. Il ne dit plus rien, laissa Anaria le serrer contre lui et resta muet. Armand était profondément choqué. Quand il peut enfin dire quelque chose, il regarda l'elfe de ses yeux teintés d'innocence, et lui dit d'une voix faible.

"Je n'irai jamais au ciel ? Jamais je ne verrai Dieu ?"

Elle lui adressa un sourire et lui caressa les cheveux. Il la repoussa et sorti en courant de la grotte. Il fit quelques mètres à l'extérieur et se laissa tomber sur les genoux. Il serra fort sa croix, les pointes d'or s'incrustant dans la chair de sa paume.

C'était le principe d'éternité qui lui faisait peur et lui donnait le vertige.
Ca fait long comment l'infini ?

Le valet se mit à prier, à voix basse, en latin.
Qu'est ce qu'il allait faire pendant tout ce temps ? A par voir mourir les gens qu'il aimait les un après les autres ?

Mais Anaria ne mourrait jamais ?
Il se sentit soudain un peu coupable de s'être laissé emporté et de l'avoir repoussé. Mais il était profondément troublé.

Il était immortel et on ne lui avait rien dit.
Pour lui seul les anges étaient éternels, et les hommes ne devaient pas l'être. Une fois de plus il se rattachait à sa religion et sa foi le dévorait.

Le visage d'Armand était beau, et pourtant si triste, comme empreinte soudain de cette même trace de lassitude qui caractérisait celui de l'elfe. Elle lui sourit pourtant, ne sachant pas bien que faire d'autre en de pareilles circonstances. Elle leva la main, la passa doucement en un geste incroyablement doux dans les cheveux bruns du valet. C'était un réconfort qu'elle voulait lui apporter, rien d'autre, rien de moins que du peu d'amour qu'elle était capable d'offrir, elle, l'elfe insensible.

La voix du jeune homme fut telle qu'un vent froid, glacé comme l'air à l'intérieur de la caverne, plus encore surement. C'était un éclair, un fer brullant qui venait marquer sa peau, encore et encore, jours après jours, sans espoir de voir s'arrêter ce geste répétitif.

Dieu, ce mot la hantait. Lui, le créateur, il était d'eux ceux qui l'avait maudite, chassé, condamné à un sort pire que la mort.
Elle revu la croix, une petite, une plus grande, non, une immense en bois, envahissant tous les rêves, tous les cauchemards. Elle revu ce L qui resterait à jamais gravé en elle, la douleur au creu des paumes, sur les pieds. Puis le vide, après la douleur le vide et de nouveau la douleur, après l'éveil. Le fait de ne plus pouvoir bouger, glacée, comme une statue de givre.

Il la repoussa brutalement, peut être ne remarqua-t-il pas à quel point. Elle fit quelques pas en arrière, ne le regardant pas partir vers la sortie de la grotte. Elle resta ainsi, accroupis au milieu de la caverne, la tête dans les genoux, sans pouvoir pleurer, ni même ressentir une certaine forme de douleur. Ne rien ressentir, à par l'envie d'être avec lui, uniquement ça, juste ça. Et s'il le voulait, elle offrirait sa vie, si jamais son souhait n'était pas de rester sur terre avec elle, pour retrouner au près de ce Dieu qu'il aimait tant, surement plus qu'elle, le monstre qui avait cru pouvoir unir sa vie à celle d'un ange.

Et pourquoi Dieu l'avait-il abandonné ? Qu'avait-elle fait ? Etait-ce les péchés qu'elle avait commis ? Le fait de vivre tout simplement ?
Anaria ne savait plus quoi penser. Elle était perdue. Seule.

Les prètres lui avaient dit qu'elle n'était qu'un monstre, un enfant du diable, et que même celui ci ne voudrait jamais d'elle en enfer.

Elle leva la tête vers le ciel, qui pourtant était caché par le plafond rocheux.
Sa voix était un murmure, personne ne pouvait l'entendre, même elle ne l'entendait pas.

" Dieu, qu'attends-tu de moi ? "

Elle resta ainsi, implorante, attendant une réponse qu'elle n'aurait pas, elle le savait.

" Seigneur, que tu sois blanc ou noir, de quelques religions dont tu es le phare, je m'adresse à toi. Tu me vois devans toi, je ne suis rien, mais je t'implore pour que cet homme, celui qui m'a redonné la vie, soit un jour récompencé pour tout ce qu'il a fait durant sa vie. Donne lui la chance d'être un ange parmis tes anges. "

Elle souriait malgré tout le reste, ça faisait bien longtemps qu'elle ne s'était pas adressé au ciel, qu'elle n'avait pas prié.

Elle se releva doucement, tenant toujours contre elle l'oeuf chaud comme la vie qui y vivait encore. Elle remit son livre dans le sac qu'elle passa a son épaule après avoir remis sa cape de façon délaissée.

Elle sortit de la caverne, et marcha d'un pas plus silencieux vers Armand qui était accroupit non loin de là. Elle s'assit près de lui.

" Notre père qui êtes aux cieux,que ton nom soit saintifié, que ta volonté vienne sur la terre comme au ciel. Donne nous aujourd'hui notre pain de ce jour, pardonnes nos offances, comme nous pardonnons à ceux qui nous ont offancé, et délivres nous du mal. "

Cette prière n'était plus qu'un vage souvenir dans son esprit, dans sa mémoire. Une phrase qu'elle avait ressortit sans y prendre garde.

" Tu pleurs ? "

Dans sa main s'entortillait une longue chaine d'argent, au bout duquel se balançait une croix couleur de Lune, travaillée, incrusté de cinq pières de la même couleur que ses yeux, opale.

La pierre était froide, tellement froide sous le corps de l'elfe. Et Armand était si chaud, cette chaleur unique qui était la sienne qui l'envahissait à chaque instant, elle qui était aussi froide que le marbre. Ils étaient là, tout deux sans un mot, juste ce contacte si précieux qu'ils partageaient jalousement.

Armand l'avait pris dans ses bras puissants dans une étreinte d'une force équivalente à l'empleur de ses sentiments. Il la serrait contre elle, et elle le tirait encore plus contre son corps qui n'avait de cesse de réclamer cet amour. Ils s'embrassaient comme si c'était la fin, comme si c'était un renouveau, ils étaient seuls, ne sentaient plus cet univers qui les entouraient, ne pensaient plus au passé, ni au lendemain, ni même au présent. Les lèvres de la jeune femme étaient si fraiches, aussi douces que des ailles de papillon, jouant doucement, passionément avec celles du jeune homme. Une caresse, puis une autre.

Anaria sentait les mains de son amant courir sur son corps, sur ses hanches, sur ses seins, sur son cou, et elle, par ses tendres étreintes le suppliait de ne pas cesser, de ne jamais arrêter de l'aimer, ici maintenant.
Il lui murmurait des paroles dont elle ne pouvait plus se lasser, plus se passer, elle était maintenant dépendante de ses paroles, de lui.

Pendant ces quelques instants, ces minutes, ces heures peut être, l'elfe ne pensa plus à rien, juste au moment présent, à cette peau brûlante sur la sienne.

Ce ne fut pas un cris qui les ramena à la réalité, car aucun être humain ne pouvait produire des sons aussi aigus. Ce ne pouvait être un animal, car il était trop proche, et il n'y avait aucune faune présente devant l'entrée dégagée de la caverne.
La jeune femme sentit alors quelque chose bouger, tout contre elle, quelque se briser tout doucement. Elle poussa doucement Armand pour pouvoir voir ce qui ce passait, un autre cris, doux, aigüs au possible, mais faible, étoufé comme poussé de dessous une cape.

Dans l'élan de leur étreinte ( qui n'avait pas durée si longtemps en vérité ), l'elfe n'avait pas pensée à écarter l'oeuf, et il avait roulé de telle façon que tout deux pouvaient sentir le bébé remuer dans sa coquille.

Anaria attrapa doucement l'oeuf entre ses mains qui avaient quittées presque à regret le cou d'Armand, et le leva pour le mettre au niveau de ses yeux. Une large fissure le déchirait sur tout le long.
Prise de panique, elle fut envahit qu'une horrible frayeur. L'avaient-ils écrasé ?

Mais ses craintes étaient heuresement sans fondement. Un autre cris retentit, semblant venir de l'intérieur.
Détachant sa longue cape, elle en fit un nid et y déposa l'oeuf. Elle regarda le valet avec un large sourire.

" Il va éclore. "

Puis elle lui fit signe de se taire, et reporta toute son attention sur l'oeuf, dont le dragonnet tentait de sortir. Il brissait la coquille, remuant comme il le pouvait, la manque de place n'aidant pas la manoeuvre, donna t des petits coups de nez, de griffes qui même s'il n'était qu'un bébé étaient déjà assérées.

Il ne fallait rien faire, le laisser naître seul, et Anaria espérait qu'Armand serait contenir son envie de l'aider. C'était l'une des premières épreuves de la vie d'un dragon.

L'entreprise fut plus longue que prévue, la coquille étant particulièrement épaisse, et le dragonnet assez frèle. La jeune femme restait fascinée devant ce spectacle unique. Elle n'avait jamais assisté à une naissance, surtout à une naissance de dragon, qui sont pour ainsi dire assez rares.

Elle se rapprocha du jeune homme, et lui prit doucement la main, ne pouvant se repenir de lui déposer sur la joue un baisers plein de l'immense joie qui envahissait chaque partie de son corps. Son visage était éclairé par un sourire superbe, qui donnait une lumière nouvelle à son aura.

Soudain, dans un dernier effort, le dragonnet brisa sa prison et se retrouva allongé sur le tissu sombre de la cape.

Il était magnifique, d'une couleur éclatante, immaculé, lunaire. Ses écailles étaient petites, brillantes, formant des triangles minuscules, le couvrant du bout du nez jusqu'aux extrémités. Sa tête était fine, travaillée, merveilleusement dessinée. Il ne portait pas encore de cornes, mais on pouvait sans mal immaginer qu'elles apparaitraient d'ici peu, sur le sommet de son crâne. Une crète lui courrait sur toute l'échine, petite mais qui prométait de grandir de façon remarcable par la suite. Ses pattes étaient minces, mais déjà pourvues de griffes d'ivoire luisantes. Ses ailes faisaient
déjà la même taille que son corps, et étaient faites d'une membrane quasiment translucide, et extrèmement fine et fragile.

Le vent frappait l'entrée de la caverne par de maintes rafales et bourasques d'une force colossale, comme si le vent lui même voulait saluer le nouveau né.

Le dragon leva doucement le cou vers Anaria et Armand, et ouvrit les paupières, laissant voir des yeux d'une profondeur unique, couleur d'argent fondue, superbe. Il papillonna quelques instants puis reporta son attention sur ses pattes.
Prenant appuit sur ses postérieurs, il tenta de se relever, mais chuta. La scène était pour le moins comique, touchante, et se renouvela un bon nombre de fois jusqu'au moment où il put enfin se tenir debout. Alors d'un pas mal assuré, il avançat doucement vers eux, mais trébucha et retouba sur le tissu sombre.

Anaria avait le visage couvert par ses cheveux que le vent faisait voler dans tout les sens. Elle serrait dans la sienne la main d'Armand, et tendit doucement l'autre vers la créature qui tendit sa joue minuscule.

(j'ai plus rien à dire, t'as fait mes mouvements à ma place T_T (avec mon accord certes, mais voilà) on clos le topic ?)

( Oui on fini là, j'en peut plus de ce topic...surtout quand on sait ce qui va bientôt se passer ^^.... bon pour le fun et parceque j'ai pas le moral, je nous fait une petite fin gentille: )

La jeune dragonne dans les bras, les deux jeunes gens prirent le chemin du retour. La journée avait été fournie en émotions, et ils commençaient à ressentir une certaine fatigue les envahir doucement. Une fois arrivé à la caserne, ils se quitèrent, et Armand rentra à Lestower où l'attendait Devon à qui il devait encore changer les pansements. Anaria rentra dans sa chambre, et présenta le nouveau né à Maximilien, espérant qu'ils ne se boufferaient pas mutuellement.

Ce fut bien plus tard dans la nuit, lorsque la jeune femme repensa aux évènements de la journée, qu'elle réalisa vraiment tout ce qui s'était passé, qu'un dragon dormait contre elle. Ce fut à cet instant qu'apparut dans son esprit le nom qu'elle lui donnerait, mais aussi le véritable nom de ce jeune esprit.
Elle carressa doucement les écailles blanches de Shan.