Guitare épisode 3 ~ Cours de Guitard [Avec sorla]

La colline de pazurika est un lieu un rien sinistre : tous les savants fous de Mär s'accordaient à dire que c'était un endroit parfait pour l'expérimentation, et c'est ainsi que l'on observait certaines situations cocasses par moment : ici un homme tentant de créer la vie, là un roi mort-vivant en quête d'armée, ici encore le geek fou profitant de cet endroit reculé pour tester un objet inconnu qui avait tout brûlé sur une très longue distance (depuis, la nuit, les arbres luisent d'une très belle couleur vert émeraude).

Nathan étant par certains éléments de sa personnalité inclus dans cette catégorie, il était tout à fait normal qu'on le retrouve à fouiner là-bas. Surtout qu'il avait une caractéristique propre à la recherche scientifique poussée : la mémoire courte.

C'est ainsi qu'avec des airs de déjà-vu, Nathan planta sa guitare dans le sol, en haut de la colline, par un soir d'orage, et s'écarta précautionneusement.

*La dernière fois, je ne me souviens plus de ce qui s'était passé, mais ça n'avait pas marché... Peut-être que la dose d'éclairs n'était pas assez forte ?*

Bien décidé à électrifier sa guitare quoi qu'il advienne, même si il ignorait comment faire exactement, il recula (poussé par quelque inconscient, plus loin que la fois précédente où cela avait failli le tuer) et dansa une obscure parade apprise dans un vieux livre poussiéreux dont l'illustration de couverture représentait un sage ancien portant un chapeau à plumes servant sans doute d'amplificateur de pouvoir et censée appeler la foudre...

"Oun ga ga ha ha hayla makaka ounkaka malakala sé, HA ! Oun ka ka hey kalastala brek-na..."

Il n'eût pas le temps de terminer sa "phrase". Avec l'énergie de l'agitation électronique et de la magie ancestrale peau-rouge, la foudre frappa.

Nathan s'était suffisamment éloigné de l'éclair cette fois-là pour être loin de tout danger, mais c'était compter sans un petit détail insignifiant : le tonnerre, quand on est à quelques mètres, c'est avant tout de l'air comprimé filant à 340 mètres par seconde.

C'est ainsi que Nathan eût le privilège rare dans une vie humaine d'apprendre à voler. Il vit tout défiler autour de lui alors que l'onde sonore ultrapuissante le propulsait, sentit pendant quelques longues secondes son corps débarrassé de la vile contrainte de la gravité.

Puis il atterrit, tête la première, dans l'herbe, à la fin d'une gracieuse parabole.

Et il resta étendu là sans bouger. Pour cause : le choc, outre le fait qu'il ait provoqué quelques lésions cérébrales dans un cerveau déjà bien atteint, lui avait fait perdre connaissance.

Dans l'herbe, son visage arborait encore une expression enfantine émerveillée, l'on aurait pu croire qu'il dormait n'aurait été la position bizarre prise par son corps et les gouttes de sang qui s'écoulaient lentement de son bras gauche qui avait atterri dans les ronces et s'était sévèrement griffé...

[ Ce topic se passe après que Sorlaméa soit acceptée par Athanase et ai trouvé une chambre . ]

Je prenais soudain conscience de ce que j’avais fait. J’ étais entrée et la porte s’ était refermée sur moi
*Mais je ne me retournerais pas . Je ne revivrais pas cela une fois de plus . Je ferais de mon mieux . * je me le promettais .
Cependant, je me refusais de réaliser tout à fait, les conséquences étaient trop effrayantes pour le moment .
Les yeux opaques, comme morts, à demi consciente de mes actes, je me démaquillais lentement . J’allumais quelques bougies blanches que je venais de sortir de mes valises, toujours posées sur le lit .
J’ôtais mes vêtements et revêtis une simple tunique légère de lin blanc . Le tissus, plissé comme au temps de l’Antiquité, était retenu par une broche en argent à chaque épaule en deux bretelles, formant ainsi un décolleté en V, le tissus tombant dans son dos en une délicate chute au niveau du bassin . ma taille était ceinturée par un long ruban bordeaux .
Je lâchais mes cheveux noirs qui tombèrent en une longue cascade lisse et soyeuse et ôtais mes bijoux.

Le calme de la chambre me submergeait lentement . Je regardais tout autour de moi . je me sentis de nouveau vaciller .
L’image devant mes yeux se mit à trembler et mon cœur se mit à battre à tout rompre . La chambre disparut brusquement pour faire place à une image d’un blanc éclatant, comme une flamme vacillante . Le sang me battait aux tempes, ma gorge s’asséchait et des larmes me montèrent aux yeux . Je devinais une grande chambre mais ne voyais qu’une grande fenêtre, un des battant ouvert . Le vent faisait volé le long rideau . Un jeune homme était là, de dos, dans la lumière blanche, tel un fantôme gris . Il était beau et fragile, près à disparaître d’un instant à l’autre .
Soudain, il se retourna . Mais je n’eu pas le temps de le voir . Déjà, l’image disparut .

Je m’adossais à la porte, le cœur cognant dans ma poitrine, blanche comme un linge .
N’y tenant plus, je quittais la chambre .

Les yeux vides, étonnamment calme, je partis, conduite par d’étranges morceaux de souvenirs . C’était toujours le même jeune homme gris dans une lumière blanche éclatante et tremblante . Il était sur un balcon ou allongé sur un lit . Il souriait, je crois . Aujourd’hui encore, ce souvenir me revient parfois, mais toujours par morceaux, jamais entièrement .

Soudain, le souvenir prit une toute autre tournure .
Mon cœur s’accéléra brusquement . Ma gorge se resserrait et ma poitrine était écrasée sous une pression énorme, me coupant la respiration . j’avais l’impression de me noyer .
Je vis alors le jeune homme en gris se noyait dans des profondeurs glacées et sinistres . Il tendit sa main d’un blanc cadavérique vers moi . Ses membres se relâchèrent et il disparut dans les noirceurs des eaux profondes .

Lorsque je repris conscience de mes cinq sens, j’étais étendues sur le sol, haletante, les poumons douloureux et la gorge sèche . Frissonnante, je me relevais . Je ne savais pas où j’étais .
C’est alors que j’aperçus un homme étendu sur le sol .
Je me penchais sur lui . Il respirait, inconscient . Il était beau, allongé dans la lumière . Mon cœur commença à battre un peu plus fort et le feu me monta un peu aux joues . Je remarquais la guitare en métal plus loin . Il avait le bras écorché et du sang coulé de son crâne.
*Il a joué avec l'orage . Il a eu beaucoup de chance de ne pas être mort, grillé . (je peux soigner les brûlures jusqu’au 5° degrés) . *

Je sortis d’un petit baluchon de cuir que je prenais toujours sur moi une fiole de verre décorée d’estampes délicates, contenant un liquide transparent à l’odeur de lavande, et un tissu en coton . Je versais quelques gouttes du liquide sur le tissu et le passa sur le visage du jeune, et charmant, inconnu . je lui murmurais doucement :
"Réveille-toi . Reviens ! Réveille-toi, il est temps ! je vais m’occuper de toi . Ca ira . Tu n’auras plus mal bientôt … Mais tu dois rester avec moi ! Ouvres les yeux ! "

Je sortis du même baluchon une petite boite ronde en terre contenant une pâte, concoction de plantes et d’argile, d’un blanc crémeux à l’odeur agréable .
« Ca ira . C’est pour calmé tes blessures . Ca va les désinfecter . »
Je mis ma main dans la sienne :
"Sit u as mal, serre ma main ."

Je nétoyais d'abord soigneusement sa blessure crânienne, maintenant sa tête et appuyais un tissus contre la blessure pour stopper l'hémoragie .
Je commençais à lui appliquer l’onguent sur le bras, après avoir enlevé une à une les épines plantées dans sa chair,
quand j’entendis sa voix .


On ne peut pas dire la perte,
On ne peut que la ressentire .

Nathan flottait dans le noir...

Il n'aurait su dire si il bougeait vraiment quand il faisait un mouvement : il ne sentait rien, et si loin ou si près qu'il porte son regard il ne voyait rien. Pas un son n'atteignait son oreille.
Il était perdu dans les ombres, et se sentait minuscule...

*Où suis-je ?*

Si ses lèvres bougèrent, il ne le sentit pas, pas plus qu'il n'entendit les mots qu'il avait voulu prononcer. De toutes façons, tout bien réfléchi, il n'aurait pas souhaité de réponse venant de quelqu'un résidant dans ce genre d'endroit...

L'angoisse montait doucement en lui. Ce lieu était oppressant, il ne l'aimait pas. Il voulait sortir, quitter ce lieu mort où il était arrivé il ne savait comment...

Mort ? Il avait dit mort ?

Et si c'était ça, la mort ? Et si il avait quitté le monde, son monde ?
Pitié, non...

*Je veux vivre...* , se murmura-t'il avec désespoir. Sans s'entendre. La panique se fit jour dans son esprit embrumé, un instant...

*JE VEUX PAS MOURIR !!!*

Autant de paroles qui ne quittèrent pas sa bouche...
Nathan se sentit soudain très seul...

*A l'aide... quelqu'un... s'il vous plaît...*

Il avait un peu envie de pleurer. Mais pas de larmes.

C'est alors que, dans son isolement, il sentit une présence, chaude et douce. Il n'aurait su la situer précisément, sinon qu'elle était proche de lui.
Quelle était cette présence ? Lui voulait-elle du bien ? Il ne le savait pas, mais il s'accrocha à elle avec une ferveur inouïe, comme on s'accroche à son seul point de repère dans le néant. Il voulait sortir d'ici. A n'importe quel prix !

*Sauvez-moi ! Sauvez-moi, je vous en prie, je vous en conjure !*

Non... Si il n'entendait rien, pourquoi l'être l'entendrait ? Il fallait qu'il parvienne à ouvrir la bouche et à prononcer distinctement les mots ! Il fallait y arriver !
Nathan se concentra de toutes ses forces pour émettre un appel que l'être proche de lui saurait entendre...

Alors surgit la douleur, violente. Comme si on venait de lui planter des pointes effillées dans sa chair. Au milieu de son cerveau surgit la pensée confuse que c'était pour le retenir ici, dans ce lieu atroce, pour l'empêcher de le fuir. Plein de détermination, il s'accrocha de toutes ses forces à son objectif : rejoindre cet être dont il avait senti la présence.

Soudain, ce fut comme si on lui avait ôté des oeillères des yeux et des bouchons des oreilles : comme la douleur précédemment, des sensations se firent jour dans le corps de Nathan. Bien plus progressivement, sans doute parce qu'elles étaient d'intensité relativement moindre. Comme des flashs, des messages commençèrent à affluer dans sa conscience : une odeur de brûlé, l'herbe humide sous lui, un goût de sang dans la bouche, le souffle du vent sur sa joue... des mains fines se promenant sur son torse ?

Desireux de comprendre de quoi il retournait, Nathan ouvrit péniblement les yeux, et quand ceux-ci se furent habitués à la lumière se demanda si il était en train de rêver : devant lui se tenait la plus belle femme qu'il aie jamais vue, en train de s'affairer sur lui avec douceur, posant ses mains au tracé magnifique sur ses *aïe* plaies (d'où venaient-elles d'ailleurs ?) pour y faire pénétrer un produit qui le soulageait lentement.

Nathan aurait voulu lui dire de ne pas se donner du mal pour lui, de ne pas souiller la beauté de son corps par le contact du sien, mais en même temps il avait trop peur qu'elle exauce son voeu tant le contact de sa douce peau était agréable. Nathan se sentait profondément égoïste, et fortement endolori, mais en même temps, quelque part, plutôt heureux...

Entrouvrant ses lèvres, il murmura :

"I've never suffered so much and been so fine at meantime in my life... Who are you ? An angel ? Am I on Mär or in heaven ? ..."

Puis Nathan se reprit : ange ou humaine, la jeune femme qu'il avait sous les yeux n'avait selon toute probabilité pas la moindre notion d'anglais, écrit ou parlé... Puis, alors qu'il commençait à chercher un équivalent francophone à ce qu'il venait de dire, il réalisa ce qu'il était en train de dire et le rouge lui monta violemment aux joues : qu'est-ce qui lui prenait ? La douleur lui aurait-elle fait perdre la tête ?

Cette douleur... Dont cette femme la débarassait...

Nathan avala sa salive, vit mille jolies phrases défiler dans sa tête, dont beaucoup le terrifièrent un peu en lui donnant le sentiment qu'il avait définitivement perdu la boule, puis, chassant un quatrain d'alexandrins par un effort de volonté violent, il releva la tête, regarda la jeune femme, et lui dit simplement :

"Merci..."

[i] Il ouvrait doucement les yeux, revenant à lui .

Mon coeur s'accéléra plus encore et le sang me battait aux tempes . J'aurais dû parler, dire quelque chose, mais je ne savais pas quoi .
*Comme il est beau .*

Je ne cessais pas de le masser avec l'onguent, mais plus lentement cette fois .
Et soudain, il parla . De l'Anglais . J'avais reconnus la langue, je l'avais déjà entendu il y avait très longtemps . Je ne comprenais pas, mais cela n'avait aucune espèce d'importance . Rien quand en entendant sa voix, mon coeur se mit à bondir dans ma poitrine comme un cheval fou et mes joues prirent feu . A vrai dire, tout mon être était envahit par cette chaleur .

Bien que je compris pas ce qu'il me dit, ses mots restèrent graver dans ma mémoire, dans mon coeur même, pour toujours .

*J'ai cherchais longtemps un dictionnaire, ou quelq'un qui sache parler Anglais jusqu'à ce que je sache ce que cela signifier, les premiers mots que tu m'ais dit . Aujourd'hui, je le sais et je les garderais au fond de mon coeur comme le bathème de ma nouvelle vie, une vie avec toi .*

Cherchant les restes de mon Anglais passé, je lui murmurais doucement :[/i]
" You're life ."

Je ne retirais toujours pas ma main de la sienne, continuant doucement d'oindre son corps meurtri .
Je l'entendis alors : un seul mot, simple et pur, comme les papillons qui volaient dans mon ventre : merci .
C'était le plus beau mot du monde .
Le rouge me monta aux joues et des larmes me vinrent, des larmes de bonheur .
Et avec une infinie tendresse, je lui dis :
"C'est la première fois de ma vie que l'on me dit merci ."

*Nathan, te souviens-tu de ce jour là sur la colline ?
Te rends-tu compte du chamboulement que tu mets dans mon coeur ? Aujourd'hui, c'est à moi de te dire merci :
Merci de m'avoir rendus ma vie ."


On ne peut pas dire la perte,
On ne peut que la ressentir

*You're life ?*

Ces trois mots plongèrent Nathan dans des abîmes de perplexité : l'accent trahissait l'inexpérience de la jeune fille dans le maniement de cette langue, mais le simple fait qu'elle en connût quelques mots relevait du miracle. Ou pas d'ailleurs ? Nathan, pas plus que son père, ne connaissait la position géographique exacte de Langle-Taër, à cause du dimension ärm bien particulier utilisé pour l'en exiler. C'aurait pu être proche ou éloigné. Mais vu le nombre de personnes anglophones rencontrées sur Mär par le géniteur du guitariste (zéro), c'était probablement assez éloigné.

Avait-elle rencontré néanmoins un autre exilé de Langle-Taër ? Ou en venait-elle ? Vu les pratiques barbares du gouvernement autochtone, le fait qu'un deuxième condamné sur tant ait atterri sur Mär n'était pas si improbable...
A vrai dire, une légende voulait même qu'un jour le dimension ärm ait expédié un prisonnier dans le soleil. Mais, l'on s'en doute, cette légende n'était pas vérifiée, à moins que l'on ne se base sur les dires rapportés d'un vieux barbu astrologue...

Et puis ces mots, leur avait-elle bien donné le sens qu'elle souhaitait ? Ne voulait-elle pas dire "You're alive" ? Ou bien "You're my life" ?

Voyant que ses pensées dérivaient dangereusement avec une tendance à lui faire monter le rouge au joues, Nathan se dépêcha de changer le sujet de ses réflexions : la jeune femme lui avait dit quelque chose ! Il fallait peut-être y répondre au lieu de se plonger dans de profondes réflexions pleines d'inanité ! =___=

C'est donc avec un humour un peu teinté par ses réflexions précédentes qu'il dit :

"Comment ? Alors vous en méritez bien encore une dose ! Merci ! Merci ! Merci ! Merci ! Merci d'avoir été là..."

"Pour moi ! Pour moi !", criait son côté émotif, shooté à l'adrénaline et avec la violence de celui qui a la sensation de revenir de loin, mais une partie plus sage de Nathan préféra à ceci une pirouette linguistique un peu maladroite mais nettement plus raisonnable :

"...au bon moment !"

Mais la partie émotive eut néanmoins droit à son heure aussi puisque Nathan accentua doucement sa pression sur la main de la jeune femme, comme pour faire passer un message qu'il aurait renié en recommençant à rougir comme un gosse si il en avait perçu lui-même le contenu.

On ne s'accroche pas à quelqu'un comme à sa vie, ne serait-ce que pour quelques secondes, sans conséquences...

Surtout quand on s'était entraîné l'esprit à déchiffrer des mythes romantiques pendant des années pour en faire des chansons à en oublier les lois de la dure réalité et manquer se faire sauter la cervelle par temps d'orage...

[ A lire en écoutant Numb de Linkin Park]

Les paroles de l’inconnu blessé manquèrent de me prendre au dépourvu .
Le sens caché de sa phrase, hâtivement rattrapée, et la légère pression de sa main dans la mienne ne m’échappèrent certainement pas .
Je souris, un peu surprise par cette innocence . Je ne m’attendais pas à cela . Il avait l’air d’un enfant, comme s’il découvrait un genre nouveau de sentiments, une nouvelle façon de jouer .
* Ce peut-il … ? *
Je plongeais mes yeux vers les sien, cachés par les verres opaques de ses lunettes, et souris de nouveau avec un certain attachement .
*Voilà un nouveau langage en plus dans tes bagages . Je suis sûre que tu seras un élève assidu, mais …*
Je retirais ma main de la sienne et, pour l’empécher de dire quoi que se soit, je posais mon doigt sur ses lèvres .

Toute ma vie, je n’avais connue que le désir et le pêcher .
J’avais peut-être plus … d’expériences que ce jeune homme étendu si prêt de moi … Mais que savais-je des sentiments ? A bien y réfléchir, je ne connaissais que l’envie, la colère et la jalousie .
Ce n’était pas ce qu’il y avait en lui . Ses sentiments à lui, je ne les connaissait pas, pas plus que son nom . Ses sentiments étaient meilleurs .
La lumière du Soleil baignait encore son visage . Je voulais garder cette image là dans ma mémoire . Le souvenir de ce bel inconnu, qui avait cru pouvoir volé, allongé dans l’herbe inondé par la lumière du jour … ma main dans la sienne (j’y résiste pas) .
Comment me voyait-il ?
Certainement pas comme ce que j’étais : un monstre, objet de désirs, d’infamies . Combien d’horreurs et de pêchés lui étaient passés dessus ? Combien d’êtres étaient entrés en elle ? Combien de souillures avait-elle supportées en silence ?
Je ne voulais pas de cela pour lui .

Je le regardais, le dévorais des yeux . je ne savais pas quoi dire alors je dis simplement, dans un souffle :
« Je ne veux pas brûler tes ailes . »

Je rangeais alors au plus vite mes affaires et me levais, la gorge serrée et le cœur affolé . je savais déjà que je regretter ma fuite .
Mais que faire d’autre ?
Se laisser faire ? Et ce, malgrès ce destin tracé pour moi ?

Une pensée me traversa soudain l’esprit … une envie serait plus exact de dire :
*J'aurais tant voulu voir ses yeux .*
En voyant sa guitare toujours sur le sol, une pensée me vint :
*Il semblerait que la foudre n’est pas frappée que toi .*
Je sentis la caresse du vent qui se levait, cinglant, sur mon visage, froid . J’étais gelée jusqu’au bout des ongles comme prisonnière dans la glace . Une larme, silencieuse, coula sur ma joue glacée et mon cœur se serra .
Je ne sentais plus sa chaleur et, déjà, il me manquait . Je m’arrêtais d’exister . Enclavée dans des glaces éternelles . Je priais :
*Retiens moi ! Je t’en pris …*


*Il est des choses que l’on ne contrôle pas . Les sentiments ne sont pas comme une équation .
Ce n’est pas parce qu’on ne peux pas les quantifier qu’ils n’existent pas .*


On ne peut pas dire la perte,
On ne peut que la ressentir .

[Mais-euh ! Faut pas se moquer des puceaux, d'abord, faut les dépuceler ! =___=]

https://www.youtube.com/watch?v=sfBAf2jH50M (Elton John ~ Carla's etude... pas pu résister...)

*Hein ? Quoi ? Comment... Non !*

En moins de temps qu'il ne fallait pour le dire, la jeune femme se retirait de son champ de vision, lâchait ses blessures, le privait de ces soins si réconfortants et entreprenait de le laisser tout seul, seul avec lui-même, avec une parole incompréhensible.

*Pitié, pas ça...*

Nathan tenta de se relever

*Pas çaaaaa !!!*

Il ne voulait pas retourner d'où il venait, dans ce lieu sombre et froid, et sentait que c'était ce qui l'attendait, au moins de façon métaphorique, s'il laissait la jeune femme partir.
C'est alors qu'il aperçut la guitare et eût une idée...

"S'il vous plaît !"

Le cri déchira la nuit.

"Pourriez-vous me donner ma guitare ? J'aimerais au moins vous payer par une chanson, à défaut de pouvoir vous offrir ce que vous mériteriez..."

Le regard implorant de Nathan était comme une supplication :

Reste !

[ Ne t'inquiète pas, je n'ais certainement pas oublié]

Sa voix .
Il avait parlé . Il me retenait .
Que faire ?
Partir ? Courir le plus vite et le plus loin possible pour l'oublier ?
Sa voix, son visage . Mes battements de coeur de plus en plus rapides .
Pourrais-je oublier cela ? Cela paraîssait impossible .
Le voulais-je vraiment ?
Non .

"Me payer ?"
Je me retournais vers lui . Mon coeur jouait à la toupie dans ma poitrine . Je ramassais avec toutes les précotions du monde la guitare en métal . Je la gardais un instant dans les mains .

Puis, lentement, comme au rythme d'une lithurgie, une prière en musique, la musique de mon bathème, j'avançait vers l'inconnu .
Je m'assis près de lui, sans croiser son regard, mes yeux couleur de pluie rivés sur la guitare .
"Vous ne me devez rien, vous savez . "
Je fis glisser mes longs doigts, bien trop blancs, sur les cordes . Une mélodie, imperceptible, s'en échappa .
Je levais mes yeux vers lui, cherchant à accrocher son regard .
"Votre nom me suffirait ."

Je lui rendis alors sa guitare . Nos doigts se touchèrent . Le feu me monta aux joues et mon coeur s'accéléra à rompre mes côtes .
" Je ... Je voudrais tellement rester ...
Ne dis rien ... Joues, s'il te plaît . Joues pour toujours . Joues pour que le temps s'arrête ,pour que l'on reste ensemble jusqu'à la fin du monde et même après .
Joues ..."


On ne peut pas dire la perte,
One ne peut que la ressentir

[Et avec ceci, vous me mettrez deux pains de sucre rose je vous prie...]

Nathan avait un peu la sensation que sa vie était sans discontinuer ballotée au gré des vents du Nord depuis son réveil...

Tout se chamboulait autour de lui à une cadence folle. Quelque part ça lui donnait le tournis et lui faisait un peu peur. Mais, par ailleurs, il aimait bien cette sensation que sa vie n'était pas, pour une fois, un enchaînement linéaire et régulier d'évènements prévisibles...

Pris dans un tourbillon d'actions et pensées contradictoires, Nathan jouissait d'émotions fortes tout en essayant de ne pas se noyer...

Mais avec les dernières paroles de sorla, le mouvement s'accéléra d'un coup...

"Que..."

Nathan regarda Sorlaméa. Sorlaméa regarda Nathan. Dans ce regard s'échangèrent un certain nombre de questions et réponses qui secouèrent le guitariste...

*Et si je m'étais trompé durant tout ce temps ? Et si j'avais eu tout faux ? Et si pendant toutes ces années j'avais couru après des fantômes alors que toute la beauté du monde pouvait être trouvée là, près de moi ?

Et si ça pouvait arriver pour de vrai plus d'une fois dans une vie... aimer ?
Quel fou j'ai été, alors...*

Nathan attrappa doucement la guitare en essayant un peu inutilement de cacher ses troubles intérieurs, regarda Sorlaméa doucement, puis lui dit :

"Je m'appelle Nathan... Nathan Klappton..."

Puis il passa ses mains doucement sur les cordes et commença à jouer un vieil air de son répertoire, qu'il avait composé il y a bien longtemps puis tenté d'oublier sans jamais y arriver... Ses mains peinèrent un peu au début de jouer cet air oublié puis commençèrent à regagner en aisance... Comme son coeur...

http://fr.youtube.com/watch?v=z0WO8XoVWes (Eric Clapton ~ Bad Love)

"Oh what a feeling I get when Im with you
You take my heart into everything you do
And it makes me sad for the lonely people
I walked that road for so long
Now I know that Im one of the lucky people
Your love is making me strong

Ive had enough bad love
I need something I can be proud of
Ive had enough bad love
No more bad love

And now I see that my life has been so blue
With all the heartaches I had till I met you
But Im glad to say now thats all behind me
With you here by my side
And theres no more memories to remind me
Your love will keep me alive"

[Raaah... Pourquoi mais pourquoi il a joué CETTE CHANSON-LA ??? TT___TT]

[ Rien que les paroles c'est terriblement beau]

Pourquoi lui avais-je dit toutes ses choses ? Ca ne me ressemblait pas . Est-ce que j'avais dis tout cela parce que je le pensais ? Parce que je le voulais ?
Ou, l'avais-je dis parce que, justement, c'était si facil à dire sans même le penser ?
Quel était le vrai dans ce que je venais de lui avouer ? Que pensais-je réellement ? ... Ou plutôt , que ressentais-je ?

J'avais arrêté de penser à l'istant où il m'avait rappelé . A l'instant où j'avais réalisé que tout ce que je voulais c'était rester avec lui . Me relever . Refuser ce destin que l'on avait tracé pour moi .

Il serait ma renaissance . Il ne voyait pas le monstre que j'étais . Il me voyait comme quelqu'un .

Je laissais le courant m'emporter . Cette fois , je savais que je ne me noierais pas .
Je laissais la musique m'emporter . Elle se suffisait à elle-même, elle nous suffisait . Rien n'avait plus d'importance . Je l'écoutais jouer, Nathan . J'écoutais la musique, la laissant m'emporter . J'étais toute entière à cette musique .

Nathan Klappton serait ma renaissance, ma musique . Chaque fibre de mon corps, chaque parcelle de mon âme, chaque morceau de mon coeur tellement déchiré était à cette musique . Le monde cessait d'exister et moi, folle enfant abandonée de Dieu et de Lucifer, j'oubliais le monstre que j'étais . Le temps n'existait plus, seule comptait la musique .

Parce que demain devient aujourd'hui et qu'aujourd'hui devient hier . Ne le permettons pas . La musique nous faisait le temps rond comme le monde pour qu'il tienne dans nos mains . Elle faisait de cet instant l'éternité pour nous . La musique nous emportait vers la lumère . La lumière d'un espoir, d'un pardon . La lumière nous sauvait .
Et la lumière se fit ailes, deux grandes ailes d'anges, pour nous cacher du monde, de sa noirceur et des pêchers . Plus rien n'existait d'autres que nous deux .

Je regardais ses doigts . Je le regardais et murmurais :
" Laisses moi voir te yeux ."

Tellement de musiques avaient traversé ma vie . Elles me revenaient doucement, trop fragiles encore . Mais cette musique était différente, comme cet instant, elle n'appartenait qu'à nous .




On ne peut pas dire la perte,
On ne peut que la ressentir .

[J'avoue, cette chanson est objectivement magnifique.

*Les poupées russes, ça rend sentimental...*

Un gros merci celui qui me l'a fait découvrir, et une infinité d'autres à celle qui m'a donné les moyens de l'aimer ! ]

Nathan leva doucement les yeux.
Il se sentait plus tranquille désormais. Il avait une prise assurée sur le manche de sa guitare. Il savait ce qu'il jouait. Il savait qu'il pouvait le jouer.
Les mouvements délicats de ses doigts sur sa guitare le déstressaient, le calmaient...

Maintenant, il n'avait plus peur. Il se sentait tranquille... Il avait juste quelque part en lui la sensation aigüe de la présence et du contact de la jeune femme à ses côtés. Et l'envie que ce contact se prolonge...

Son regard se plongea dans le regard et y lut de la reconnaissance. Celle-ci, parallèlement, devait en lire au moins autant. Doucement, Nathan pris la main de Sorlaméa et lui dit simplement...

"Puis-je vous demander votre propre nom ?"

Nathan sentait des ondes assez violentes d'une joie mêlée de tristesse et de douleur émaner de la jeune femme. L'inconvénient de ce genre de perception amplifiée magiquement, c'est qu'elle vous frappe parfois avec une telle force que vous en perdez un peu la tête.

Ainsi Nathan tentait-il présentement de contenir un certain débordement de tendresse en réponse chez lui qui se traduisait par une envie extrêmement violente de serrer Sorlaméa (joli nom...) dans ses bras. C'eût été malséant, malpoli... Et, probablement et à raison, mal pris.
Aussi tenta-t'il de changer de sujet de pensée... et viiite...

"C'est joli comme nom..."

*Euh... nom, attends, c'est pas tout à fait ce que je voulais dire...*

"...vos parents ont eu bon goût de vous le donner..."

*RAAAH encore pire ! u___u*

Nathan avait un peu envie de se cacher dans un endroit très abrité après ce genre de paroles... Les bras de Sorla par exemple...

[Note : l'abus de melodies of life est dangereux pour la santé. A consommer avec modération et prudence.]

Nathan, devinant l'intention de partir de la jeune femme, hésita...
...hésita...
...puis il regarda sorlaméa, détourna un instant le regard, puis le reposa sur elle, et dit en rougissant...

"Euh... Merci aussi... Mais..."

...juste avant que sa libido, pensant d'un ton excédé *Faut vraiment tout faire ici !!!*, ne le fasse prendre sorlaméa dans ses bras en lui murmurant *Alors j'vais t'expliquer espèce de faux guitariste : tu vois, là tu fait ça comme çaaa... oui voilàààà c'est bieeeen et maintenant tu peux le dire...*

"Restez... s'il vous plaît..."

Finalement, Nathan n'avait pas pu résister à la tentation, semble-t'il... Maintenant, il était en même temps mort de trouille et particulièrement heureux de sentir la jeune fille contre lui...

[A lire avec Listen your heart de DHT ]

*Il voulait que je reste !!*

Lorsqu'il me prit dans ses bras, je crus que mon coeur allait lacher tant mon coeur battait dans ma poitrine mais lorsque je sentis son odeur , la chaleur de son être tout près de moi, j'avais l'impression de retrouver la lumière de Dieu après avoir traverséles Enfers .
Je m'enfouis contre lui, cachant mon visage dans sa nuque . Je ne voulais plus partir . Je voulais rester avec lui, dans ses bras, pour toujours .
* Je ne veux plus te quitter . Je voudrais tellement rester avec toi . Toute ma vie . *
Nous restâmes dans les bras l'un de l'autre encore longtemps .
Mais, je finis par m'éloigner .
"Je dois y aller ."
*Mais je voudrais rester avec toi .*
" Je ne sais pas si vous pouvez rentrer à la Cross Guard, mais ... J'aimerais beaucoup vous revoir . Je vous attendrais ..."*Toute ma vie .*


Plutôt mourir demain
Que de vivre une éternité s'en t'avoir connu .

"Je comprends..."

*...mais ça fait bien mal quand même...*

Nathan regarda la jeune femme partir, un serrement au coeur, se disant que certains hasards dans la vie étaient pour le moins heureux. Puis il prit sa guitare et commença, regardant le ciel, à s'entraîner pour son passage à la taverne du Chevreuil cynique, à Ragenrave...

Il voulait que ce soit parfait.

Et c'est avec un sourire crétin au visage qu'il commença à poser ses doigts sur les cordes...

(Elton John ~ All the young girls love Alice : http://fr.youtube.com/watch?v=TER_xUY1Eek )

[ à lire en écoutant Halo de Haley James Scott ]

En partant je ne pus m'empêcher de me retourner vers la colline où était toujours Nathan .
Un sourir tendre se dessina sur mon visage malgrès que l'idée de le quitter me pinça le coeur .

*Eh bien ! Je ne sais pas pourquoi mais j'espère de tout coeur que tu viendras . Je ne sais pas ce qui m'arrive et, même si cela me fait peur, je ne voudrais passer à côté pour rien au monde . *

Et je disparus .