Tournoi : premier tour, Nathan vs Kerio

Le premier combat venait de se terminer. Mais déjà le public réclamait un autre duel, qu'il espérait aussi palpitant ...

Diana se leva du siège d'où elle avait observé le début du tournoi, frappa dans ses mains pour réclamer le silence et dit :

"À présent, le deuxième combat va opposer Leopold Grimswirth, de Luberia, à Kerio, de la Cross Guard ! J'arbitrerai moi-même ce match. Que le meilleur gagne !"

Ayant dit, elle se rassit sous les acclamations, et attendit l'arrivée des combattants.

[Je réserve en attendant que Steve se bouge...]

[Steve se bougera. Par contre je vois pas le message d'inscription de Kerio dans le sujet prévu à cet effet. Bigleuxrais-je ?]

[@ Glarf : il est là !
@ Admin : moi aussi, je suis là, mais j'attends donc le post de Nathan ...]

Grimswirth sourit :

"Je ne partage pas forcément vos convictions. Laissez-moi vous présenter un autre point de vue...

Arriver, seul et affamé dans une caserne à l'apparence morne et triste, se lever au chant du coq dans une ambiance militaire où l'on subit la pression d'un chef et d'une idéologie despotiques planifiant sans cesse de vous envoyer vous faire tuer au nom d'une cause aussi éphémère que la vie, s'imposer une discipline sans relâche dans le but de vaincre un Echéquier qui serait de toutes façons aussitôt remplacé sur son trône par quelque pouvoir plus infâme qui vous anéantirait tous au plus tôt après vous avoir - ultime infâmie - aimablement remercié, vivre par l'épée mais mourir par la hache, savoir que son corps retrouvé mort sur le champ de bataille serait exposé aux vautours et à la foule, déchiqueté, hué, démembré, et finalement jeté dans quelque fosse sans autre forme de procès... Très peu pour moi !

Si nous naissons libre, ce n'est pas pour mourir encagés, que ce soit dans une geôle ou dans ses convictions ! Or, vivant dans un système régi par des axiomes aussi rigides que le manche de la pelle qu'on emploie pour creuser des fosses communes, c'est bien ce qui attends à mon avis les membres de la Cross Guard comme les sbires de l'échéquier...

Nous, Lubérians, sommes certes des voleurs, mais au moins nous n'avons pas à souffrir d'autres règles que celles qui suffisent au bon maintien d'une société. Nous n'avons pas une obligation d'aider les opprimés et de combattre le mal inscrite dans notre code. En celà, je nous juge supérieurs.

Avez-vous quelque chose à dire pour la défense de votre camp, messire Kerio ?"

Après cette tirade, Grimswirth reprit son souffle en attendant la réaction du militaire

[Joute verbale pawa =p]

[Méfie-toi, les joutes verbales se terminent en lockage par l'admin mécontent, décrétatoire et avide de sang frais.]

Kerio sourit dans sa barbe [là encore, c'est une expression =___=] et fit quelques pas en s'appuyant sur son bâton, la tête légèrement penchée en avant, comme s'il comptait les cases situées devant lui. Il releva brusquement la tête lorsqu'il entendit son nom.

Tu m'appelles messire ? Jadis, on m'appelait monseigneur, et parfois même son excellence... Pourtant, je n'ai jamais demandé à personne de me nommer ainsi. Je n'étais qu'un homme sans aucun doute sans naissance, mais j'ai pu acquérir les marques de respect dues à mon action et à mon investissement au service du peuple et des autres.
Mais, je le concède, c'était d'autres lieux, d'autres temps... Aujourd'hui, la situation est différente. Je vis à présent au milieu de ceux qui partagent mes convictions, et je ne me sens pas le moins du monde enfermé...

Il sourit à son interlocuteur et fit encore quelques pas

Tu dis encore que les hommes naissent libres.
Le vieux se redressa en continuant d'exhiber toutes ses dents.
Je ne suis pas d'accord. Qu'est-ce qui te permets d'affirmer que tu es né libre ? Moi, je ne suis pas né libre. J'ai acquis cette liberté en m'engageant pour ceux qui me soutenaient, en m'engageant pour défendre mon pays comme il m'avait jadis défendu. Sans doute n'est-ce pas ton cas, mais songe que tu peux bâtir le pays que tu aimerais voir protéger tes enfants... "La liberté est quelque chose pour laquelle on doit se battre, plus que tout ce qu'on pourrait te donner. Etre libre signifie être préparé à porter ce fardeau"
Contrairement à ce que tu sembles penser, je ne suis pas emprisonné dans mes convictions et mon désir de liberté pour moi et pour autrui, je sais ce que je veux et j'avance dans cette direction... "Conduis, soutiens nos bras vengeurs, liberté, liberté chérie, combats avec tes défenseurs !"


Dans son élan d'enthousiasme, il avait levé son bâton vers le ciel, comme pour donner un signal à des combattants imaginaires qui le suivraient. Mais il se resaisit. Ce discours portait des idéaux auxquels il ne croyait plus qu'à moitié...

*"Liberté est mot que le rêve humain alimente. Il n'existe personne qui l'explique. Et personne qui ne le comprenne..." Pourtant, il faut que le rêve continue d'alimenter ce concept. Sinon, il n'y aura plus d'espoir, plus de politique et plus de vie...*

Il soupira.

Quant à la supériorité de la guilde des voleurs ... Que dire d'une organisation qui est constituée dans le seul but de voler les honnêtes gens qui travaillent pour leur survie ? Tu dis ne pas être obligé de quoi que ce soit d'autre que le minimum permettant la survie de la société, mais imagine-la, la société, si le nombre de Lubérian décuplait, ou centuplait... Penses-tu vraiment que cette guilde puisse cohabiter avec la
société ? Elle ne le fait que parce qu'elle est encore de taille et d'influence négligeables et que, face à d'autres malheurs plus importants ( Petite pause afin d'être bien certain que son insinuation est comprise) elle est dérisoire ... et cela fait sa puissance...

Il s'appuya sur son tonneau et se lança dans une contemplation pensive du bas de son pantalon.

Je me demande comment une telle organisation peut survivre d'ailleurs... J'imagine que les membres doivent se voler entre eux. Votre fief n'est qu'un hôtel où se retrouvent les scélérats en tout impunité. C'est presque une honte de laisser une telle organisation dans la ville... Mais il y a d'autres hontes plus importantes à éradiquer, je pense.
Bref, le propos n'est pas là, il me semble !

Allez, un peu de flood, je le fais si peu souvent ^_^
Tout d'abord, je signale trois citations dans mon précédent post : une facile, une difficile et une introuvable .... Amusez-vous bien !

Sinon, plus sérieusement :
maintenant que mon adversaire est parti, on fait quoi ?

[Nous y voila.
Comme vous pouvez le constater, sur ce topic, l'un des joueurs est parti : il a averti de son absence, de façon à ce qu'on puisse y réagir -et l'autre joueur réagit effectivement avec une relative promptitude.
Sur ce point, Devon, Nathan se montre plus civique que toi ... mais passons.

La situation présente est effectivement fort fâcheuse,et je n'y voit que quatre solutions imparfaites :
- PNJier Nathan. Cela aurait l'avantage de permettre un duel vivant et intéressant, mais je crois qu'il est hors de question de jouer un perso sans l'autorisation du joueur.
- récupérer de force le joueur pour poursuivre ... et puis quoi encore ...
- expédier ce topic dans les limbes, maintenant qu'on a une belle corbeille toute propre, et décider du gagnant en extérieur -probablement Kerio puisque c'est le seul debout. Mais ce n'est guère roleplayique ...
- trouver moyen de justifier le départ brusque du personnage -bref, la solution 1 en amoindrie (genre une crise cardiaque ... le pauvre). Ce serait un peu moins pire ... mais bwof.

Qu'en pensez-vous ?
Personnellement, je pense qu'il serait envisageable d'appeler le joueur avec tact pour lui demander comment disposer du "cadavre", ou même, si le coeur lui en dit, écrire un post de départ ... Mais le cas échéant, s'il refuse (c'est son droit), il faudra prendre une décision par nous-même.
Choisissez, je ne me prononce pas.]

[Pigé, je vais ramener cet olibrius de force pour qu'il ponde une douzaine de lignes à l'égard d'un malheureux vieillard étranger aux griefs qui lui ont valu l'excommunion volontaire, et ensuite je le flagellerai copieusement pour n'avoir pas convenablement organisé ses affaires avant de lâchement s'emparer de l'escampette lyophilisée.]

[en effet je pense que Nathan peut faire un effort pour une sortie de rp à peu près correcte... Autrement,Kerio sera proclamé vainqueur par abandon^^]

[Bougez plus, je m'en occupe ! Je demande juste la permission à Diana d'utiliser une dernière fois la reine comme PNJ ...
(oui, j'ai croisé Nath' dans le couloir ce matin, on s'est arrangé ...)]

[Moi aussi je l'ai croisé, et je lui ai fait mes sommations sanguinaires, mais ça devait être après toi...]

[probablement : il était huit heures moins le quart =p]

Grimswirth sourit de plus belle. Il savait apprécier une bonne bataille verbale, et son adversaire ne s'écrasait pas mollement comme le faisaient parfois face à lui de pauvres hères sans cervelle. Kerio avait du répondant, et cela lui plaisait.

Il s'apprêtait à entamer une répartie cinglante quand un mouvement dans le public retint son oeil une ou deux secondes ... Une silhouette pâle, aux longs cheveux noirs ...

"Sorlaméa ?..." murmura Nathan.

Et refoulé dans son anneau par la prise de conscience du musicien, Grimswirth maudit la jeune fille. Cela tombait mal. Vraiment mal. Le mage n'avait en effet aucune illusion à propos de comment Nathan allait se sortir de la situation : il allait nécessairement gaffer quelque part, et perdre le tournoi ... Au mieux.

Le jeune homme regarda autour de lui, un peu perdu -et pour cause ... Qu'y avait-il là ? Des gradins noirs de monde, entourant ce qui ressemblait fort à ... une scène ? Et au milieu du damier, lui et sa guitare.

L'explication fulgura alors dans son esprit.

Un concert. Même s'il ne se rappelait pas de la manière dont il était parvenu à organiser un tel rassemblement, il était clair qu'il était en train de donner le plus grand concert de son existence, du moins jusqu'à présent. Le public semblait "chaud", avec un tel accueil il allait devenir le musicien le plus célèbre de tout Mär Heaven !

Nathan salua la foule.

"Je dédie ce morceau à la lumière de ma vie !"

Et il se mit à jouer, sous l'oeil perplexe de Kerio, déstabilisé par la rupture du comportement de son "adversaire" (mais pouvait-il encore parler d'adversaire ?!), et sous l'oeil un peu plus agacé de Diana ...

La reine avait déjà dû prendre son mal en patience devant la joute verbale improvisée par les deux hommes, mais elle lui paraissait encore préfigurer un affrontement plus violent, soutenu par la magie, et au cours duquel elle aurait eu l'occasion d'agrandir la collection de pouvoirs de son miroir ... Mais là, c'en était trop. La ballade dégoulinante d'amour et de bons sentiments interprétée par Nathan venait de faire déborder le vase de sa patience.

Diana se leva et s'approcha de l'infortuné musicien, qui ne savait pas encore qu'il avait provoqué le courroux de la personne la plus influente de tout le continent. Le morceau se terminait justement, et elle toisa d'un oeil méprisant le jeune homme qui s'inclinait sous les cris du public, persuadé que c'étaient des vivas (ce qu'ils étaient peut-être ; allez savoir si le public n'avait pas par hasard apprécié la prestation ?). Toujours est-il que la reine prit alors la parole d'un ton sec et cassant, enjoignant Nathan à cesser de faire le pitre et faire plutôt ce pour quoi il était venu. Incompréhension totale de la part du guitariste, qui croyait sincèrement être là pour jouer. Et la discussion aurait pu s'envenimer longtemps, si Diana n'avait pas coupé court devant la tentative de son interlocuteur de passer outre sa présence et recommencer à gratter quelques accords.

La réputation de la reine de se mettre en colère facilement n'était pas usurpée. Elle disqualifia Nathan aussi sec et le fit expulser par quelques gardes posté là justement pour ce genre de tâches, tandis que Kerio filait à l'anglaise, ne voulant pas attirer sur lui le royal courroux.