C'est le début !! [musique qui fait pitié ^^' (rire)]

Voleur Nombre de messages : 24 Date d'inscription : 19/08/2007

Midi tapant, comme le Soleil.
Pandore, l'homme à qui je dois ma naissance, flâne lentement dans les rues de Geirelul. Tranquille : il n'a pas d'objectif défini. Il s'avance dans une impasse avant de faire demi-tour, il étudie sans y faire attention l'étal d'un marchand, il cesse son avancée devant les célèbres et funèbres statues de la place, il les caresse d'un doigt, il repart. Le tout sans cesser de sourire.
Je préférerais qu'il avance un peu plus vite, mais je n'ai pas le pouvoir de régler la cadence de ses gestes ; je voudrais qu'il s'abrite sous le rebord d'un toit ou d'un auvent, car je crains la lumière que je fuis, mais je ne peux me séparer de Pandore -c'est le nom qu'il se donne maintenant- ; enroulée autour de toute la partie inférieure de son corps, traînant ma carcasse sur le sol dallé, je ne gène pourtant pas ses mouvements. Je ne sais même pas si il m'a remarquée ; il me connais bien sûr, et il lui arrive de me faire un signe de la main, mais je ne crois pas qu'il ai déjà remarqué à quel point j'ai changé depuis … depuis sa -notre, devrais-je dire- première visite à Castel Maya.
Mon premier souvenir est son dos, se découpant à contre-jour dans la lumière aveuglante de la Chambre des Chandelles.

Une longue, trop longue pause.
Puis …
Enfin il se décide à s'abriter dans un bâtiment ! De ma position, je ne peux pas voir son enseigne ; mais je perçois distinctement la porte à double battant qu'il tire … et, bien avant lui, soulagée, je m'engouffre à l'intérieur.
Je rampe, je cours plus vite que n'importe quel être, et m'allonge sur le sol de pierre, devant une porte imposante. Ici, la lumière est moins forte … Je me repose.
À ma gauche, un homme assoupi cuve le contenu du cadavre de verre qui repose à ses côtés. En paix. Nous ne sommes pas là-bas …
À ma droite, une table bancale, sur laquelle repose sans doute quelque chose que je ne peux pas voir. À son côté un coffre massif, fermé. Il a quelque chose d'étrange en lui, quelque chose qui me renvoie à ma naissance …
Pandore l'a perçu aussi. Il fait un pas vers la table, et je bondis sur le coffre avec appréhension ; mais rien ne se passe. Pourtant …
Je peux à présent voir le visage de Pandore : il affiche un air de renoncement perplexe, et se rapproche de la table. J'aimerais croire que je me posai avant ses mains sur les feuilles de papiers qui s'y trouvaient, mais je sais que, quoi que je fasse, il l'aura déjà fait, même si ce n'est pas visible à votre échelle.
Il y a aussi une plume et un encrier ; Pandore trempa la première dans le second et commença à remplir la fiche d'inscription.
Je sais à présent de quoi il s'agit, où il a choisi de mener ses pas.
Il écrit qu'il n'a pas de préférence entre le combat seul et en équipe.
Une arène. Pandore veut combattre.
Il coche la case : avec un ärm.
Cela va se révéler intéressant tout au plus : je ne peux être menacée que si Pandore l'est. Et Pandore, lui, ne l'a jamais été jusqu'ici. Même lorsqu'il était fou …
Il écrit : Luberia.
Je vais peut-être rencontrer mes semblables.
Il hésite, puis écrit : non. Il n'a pas de désir de vaincre quelqu'un de l'affichage. Quel affichage ? Peut-être celui s'étalant sur l'une des parois de ce lieu, hors de ma vue ; probablement à l'extérieur.
Il écrit : Pandore. Il n'est pas encore temps de changer de masque.
Il attend que l'encre sèche, en soufflant dessus.
Il se saisit du feuillet à travers moi, et ses doigts se mettent en action. En quelques secondes floues, de pure surface tachetée d'encre le papier est devenu un volume épais d'un millimètre, mais nettement moins vaste, d'un blanc immaculé.
Il se penche vers le coffre fermé, bizarre. Je frissonnerais si j'en était capable, mais lui, impassible, ouvre le coffre d'une seule main, révélant une surface de bois sans beaucoup d'autres papiers. Il y ajoute le sien.
Puis il tourne nonchalamment les talons. Je reste un instant sur le coffre, me refusant de tout mon être à le suivre NON PAS LA LUMIÈRE puis, car telle est ma nature, je me coule vers ses chaussures bon marché, grimpe le long de l'arrière de son pantalon, et lorsqu'il revient dans le royaume de Midi, je suis à nouveau là.
Enserrant de mes anneaux impalpables mon refuge.

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