Le dernier concert de Nathan ?

Cloué à son fauteuil, Devon haletait, tremblait de peur. Il ne devait pas parler, ne devait pas répondre à son chantage. Il en allait de sa vie. Quoiqu'il savait qu'il n'allait pas se faire tuer, pire encore. Cette nuit lui repassa devant les yeux. C'était une vision prophétique, ça allait se reproduire, là maintenant.

Ô Cristal délivre moi de ce cauchemard.

"Même si je te demandait son nom, tu ne saurais pas répondre. Personne ne sais qui est mon père, tu connais bien maman, elle ne l'a jamais dit à personne. Tu ne peux pas savoir, tu ment... Avec des mensonges tu n'auras rien de moi."

Le marionnettiste esseyait de cacher le trouble et la peur dans sa voix, ainsi que les tremblement de ses mains. Pour détacher de lui le regard de son ex beau, il entreprit de ramasser la tasse brisé au sol. Il se coupa la paume. Son corps tétanisé refusait de lui obéir.

S'il ne pouvait pas ramasser les débrits, il ne pourait jamais s'enfuire assez vite pour échapper à cet homme.
Ses espoirs était des morceaux de porcelaine blanche recouverts de fleurs aux couleurs fanés.

Ô Crital, ai pitié de moi. Protège moi de cet homme.

Devon laissa sa main en suspent au dessus des éclats de porcelaine. Il tremblait de plus en plus. Il écouta Grimswirth attentivement, mais incapable de lever les yeux du tapis imbibé de thé.

"Tu... tu dit la vérité ? Mon père serai en vie, quelque part en Amos..."

Kaomiru Kenta, le marionnettiste voleur d'âme. Ces mots coincés dans la gorge de Devon, venaient de prendre un sens pour lui. Penser à son père, imaginer cette silhouette semblable à la sienne et agité des même maux que lui, le rassurait et lui réchauffait le coeur. Il avait moins peur de cet homme maintenant qu'il connaisait le nom de son père, son propre nom.

"Si mon père était le prince des Kenta comme tu me l'affirmes, comment expliques-tu qu'il mène un cirque de monstres. Ton histoire ne se tiens pas. Tu es un menteur Dranoc, depuis toujours tu m'as menti, à moi à ma maman et à tes filles. Tu n'auras plus jamais rien de moi, plus jamais."

Les confidences de Grimswirth n'étaient pas des mensonges, et Devon le savait. Mais il devait cacher sa peur, empêcher sa voix de trembler et son coeur de battre à tout rompre.

Devon resta silencieux, les yeux rivés sur ses chaussures. Il était plongé dans une sorte de transe et on ne savait pas trop s'il écoutait Grimswirth où pas.
Le marionnettiste imaginait son père.
Il devait lui ressembler. Comme tout ceux de son clan, il devait avoir les mêmes cheveux lisses, d'un violet sombre, les mêmes yeux cachant une âme tout aussi tourmentée que le sienne. Peut-être que lui aussi souffrait à cause de son corps meutri par la malédiction.
Il l'imaginait, ce reflet qu'il espérait appercevoir un jour, ne serai-ce qu'en rêve. Il ferma les yeux et sa silhouette rassurante s'imprima derrière ses paupières closes.

Devon passa sa langue sur ses lèvres sèches et osa dire un mot à voix basse.

"Non, je ne te crois toujours pas. Je vois bien que tu ment. Mon père n'était pas un homme comme celui que tu me décrit. J'ai... j'ai comme le présentiment que c'était quelqu'un de vraiment bien..."

Ca ne pouvait être qu'ainsi. Cette image héroïque d'un homme brave, qu'il s'était forgé depuis tout petit. Son père était forcément cette sorte d'idéalisation de la protection, de la perfection et de la bonté. Son père était un héros, un chevalier, un homme qui se battait pour des idéaux justes. Pas un gueux comme celui que lui décrivait Grimswirth. Devon se sentit soudain plus fort, il leva les yeux vers cet homme qui le terrifiait et lui dit d'un ton sûr de lui :

"Je n'aime pas cette façon que tu as de parler de mon père, ni de ma mère d'ailleurs. Je refuse que tu souilles l'image que j'ai d'eux."

Ces mots furent de trop. Devon, déjà au bord de l'explosion, se leva se son fauteuil, et tomba dans la provocation de Grimswirth. D'un geste brutal qui ressemblait plus à un sursaut, il se dressa devant lui, son visage à quelques centimètres du sien. Le marionnettiste en colère le dardait de ses yeux devenu à présent rouge sang, comme ceux des marionnettes. Il était à présent devenu un pantin à la chair blanche et froide, aux yeux brillant d'une lueur morte, animé seulement par un profond désir de meurtre, et qui avait les moyens physiques de ce la permettre.

"C'est toi qui m'a forcé durant toutes ces années à tuer des filles, c'est à cause de toi que j'en suis arrivé là. C'est à cause de toi que je suis devenu ce monstre sans sentiment."

Il se revoyait autrefois, seul et enfermé dans le sanctuaire sans fenêtre.
Il se revoyait, quand il était le marionnettiste des ténèbres. Sa peau garde aujourd'hui encore les séquelles de cet enfermement, cette teinte blanchâtre en souvenir du passé.
Devon se souvenait, quand il était seul et jouait avec les ombres sur le mur. Il ne devait pas avoir cinq ans encore.
Quand son beau père est entré dans la pièce, il s'était recroquevillé dans un coin, comme un animal blessé.
Quand cet homme qui le séquestrait lui apporta le cadavre d'un bébé et le lui tendit en souriant.

Tu vois que je ne suis pas méchant, regarde, je t'ai apporté un nouveau jouet. C'est une poupée. Oui Devon, comme celles de tes soeurs. J'ai bien vu que tu les aimait bien. Je sais que tu t'occupera bien d'elle, j'ai confiance en toi. Oui je dit elle, car c'est une petite fille.

Et il lui mit le corps mort dans les mains. Son visage, ses mains, ses pieds, tout était si petit et si fragile, si beau. Le marionnettiste se mit à trembler d'horreur. Tenir cette chose froide et morte dans ses mains était une torture, lui inspirant un dégout presque inhumain.

Joue avec cette poupée.

"Plus jamais je ne serai ce que tu as fait de moi autrefois. Tu as perdu Dranoc, je ne suis plus le monstre insensible que tu as crée."

Devon sourit tristement, à quelques centimètre du visage d'emprunt de celui qu'il détestait par dessus tout. Il souriait, mais ses prunelles étaient toujours rouge sang.

"Surtout ne redit plus jamais que je suis ton digne fils."

Et sur ceux il lui mit une droite.

"Plus jamais."

[u__u que dites-vous de laisser tomber mon histoire dans la reserve.. Je sens que ça va jamais finir u__u]

(Ouais je crois aussi qu'on-t-a un peu oublié =_______=' mais trouve quand même le moyen de te sortir vivant de là, même si tu l'écrit pas...)

Devon releva la tête, fixant son beau-père de son regard rouge sang dans lequel brillait la lueur de la folie.

"Te tuer ne me rendra pas comme toi, au contraire, je vengerai mes parents. Je te vaincrai Lord Voldemort !"

Il se mit à ricaner, il imaginait la façon qu'il utiliserait pour le tuer, et en salivait d'avance. Ca faisait des années qu'il attendait cet instant.

"Un couteau ? Non, c'est trop banal. C'est les bonnes qu'on assasine comme ça... Pour toi on va trouver une façon plus sympa, et nettement plus lente..."

Il équarquilla ses yeux comme un certain clown dont on ne citera pas le nom. Son sourire s'alongea en une raie béante sur son visage ivre de folie et de vengeance.

"J'ai trouvé... goûte à présent à la vengence d'un dieu profané. "

Il ricana et tendit le bras.

"Ne sous-estime plus jamais le pouvoir des marionnettistes."

Et il serra lentement la main, étranglant par son pouvoir Grimswirth tout en restant à une distance de trois pas.

Il venait de franchir le dernier pas qui le séparait du côté obscure.

(c'est toi qu'a commencé !! TT_TT)

Nan mais là c'est plus possible ! Le côté obscur c'est masculin mon vieux ! Nathan a raison, tu deviens sénile comme ton beau père !

(pas pu résister...)

Là, évidemment, Grimswirth fut obligé de cesser de rire, sa respiration devenant rauque alors que la pression s'accentuait sur sa gorge.
Mais il murmura...

"Ne sous-estime... jamais... le pouvoir de ma force... mon garçon..."

Et, d'un geste vif, il attrappa la guitare que Devon avait un rien oubliée et en balança un grand coup en direction de celui-ci.
Ce n'était pas facile de viser quand des taches noires dansaient devant vos yeux. Et bien des années s'étaient écoulées depuis le temps où Grimswirth avait possédé le corps d'un aveugle. Mais même si il ratait Devon, l'effet de surprise devrait suffir à le déconcentrer suffisamment longtemps...

La guitare, il l'avait complètement oublié. Ou plutôt il n'avait pas pensé que Nathan s'en servirait ainsi, ni qu'elle était aussi lourde.
Il se l'était pris en plein dans le ventre, lui coupant le souffle pendant une bonne minute et lui brisant quelques côtes. Son corps avait été projeté à l'autre bout de la pièce, et cessa son magnifique vol plané grâce à la présence bénéfique, ou pas, d'un mur. Il était plié en deux de douleur, se tenait la cage toracique en tentant de récuper un peu d'air. Le corps si maigre et faible du marionnettiste était sa plus grande faiblesse. C'est pour celà qu'en duel il utilisait toujours des tactiques qui empêchait le corps à corps. Mais il avait appris à résister à la douleur.

Un jour il s'était imaginé découvert et torturé par Diana et les jumeaux. Cette peur l'avait hanté jusqu'à ce qu'il trouve une solution pour résister à la souffrance.
Ses nerfs, qui envoyaient les messages de la douleur, il les déconnectait.

Il se mit à ricanner.

"Vas-y latte moi si tu veux, je ne sent plus rien. Armand me soignera tout à l'heure et je serai en pleine forme."

Il toussa et cracha un peu de sang. Il essuya les gouttes qui perlaient à ses lèvres et releva la tête, l'air victorieux.

"Toi par contre, tu va avoir mal si je fais ce genre de truc, il me semble..."

Il appuya sur certains nerfs, chargés de la douleur et des sensations.
"Tu dois avoir l'impression de te prendre des coups de poings par un mec autrement plus fort que moi je me trompe ?"

Il faisait semblant de s'amuser, mais en fait il cherchait à gagner du temps. Il ne fallait pas que cet homme le touche à nouveau.

Grimswirth s'était déjà demandé comment torturer une créature dépourvue de nerfs, à l'époque de ses expériences très complètes sur les limaces dans le cadre de l'écriture d'un traité sur le sujet.
Il avait trouvé pas moins d'une cinquantaine de moyens différents, mais hélas inapplicables dans le corps de l'incapable qu'il possédait actuellement.

Le corps de Nathan l'informa qu'il éprouvait une certaine sensation de douleur. Grimswirth serra les dents et lui recommanda poliment d'aller se faire foutre. Nom d'un chien... Il avait expérimenté l'Incantation de l'Infâme Blocage de Transit Intestinal de Mel-Anok un jour et ça ne l'avait pas empêcher de finir de réduire en bouillie l'incantateur avant de s'écrouler sous l'effet de l'atroce souffrance alors ce n'était pas quelques pincements de nerfs qui allaient l'arrêter...

Soudain, une idée se mit dans sa tête. Il voulait obtenir des renseignements avant que ce petit roquet ne lui mette en tête la sensation de le réduire en charpie. Il s'agissait de ne pas oublier l'essentiel, non ?
Il évalua les distances. Oui, il pouvait le faire dans un délai suffisant.
Il allait pouvoir vérifier un soupçon qui lui trottait dans la tête...

En un éclair, il se jeta sur la porte de communication entre la présente pièce et celle qu'ils venaient de quitter, la fracassa d'un bon coup de guitare, et hurla "Wyrda !".

C'était un réflexe profondément ancré dans l'humanité très tôt que de répondre à un appel direct (sauf quand il concernait la vaisselle). Il allait savoir...
Et puis il avait cru comprendre que la chose derrière cette porte, quelle qu'elle soit exactement, terrorisait passablement le marionettiste. Et n'était plus dans l'état de calme nécessaire à se faire les réflexions que...
1/Même si c'était bien sa fille, elle ne le reconnaîtrait sûrement pas
2/Il était peut-être bien en train de se placer tout seul dans une situation encore pire.

Il y eut comme un blanc.

Devon resta au pied du mur, les mains toujours serrés contre son estomac, mais regardait Grimswirth les yeux ronds.

Qu'est ce que ce malade était en train de fabriquer ?
Il venait de défoncer l'innocente porte à coup de trique guitare et huralait comme un taré. (qu'il était sans aucun doute)

Le marionnettiste continua de la regarder, sans comprendre. Lui qui s'attendait à une contre attaque particulièrement violente, venait d'échapper à une mise en bouillie de sa mignonne personne au profit d'une malheureuse porte.

"Euh... Pourquoi tu l'appelles ? Elle ne peut pas sortir de sa chambre."

Il se mit à ricaner.

"Ce n'est pas elle qui pourait te venir en aide, pas après ce que j'en ai fait..."

Un grand sourire illumina le visage de Grimswirth...

"Merci du renseignement, Devon...
A présent j'ai le renseignement que je voulais avoir.
Désormais tu ne m'es plus d'aucune utilité."

Et il s'avança vers Devon, guitare dans les mains et sourire décidé aux lèvres

[Désolé pour le post court, mais y'a honnêtement pas besoin de plus ^^]

La musique résonnait sur les murs froids de Neverland. Une musique rapide, entrainée. Même lorsqu'il n'y avait personne, il y avait toujours de la musique entre les voutes de la crypte. Anaria était arrivé plus tôt qu'à l'accoutumé pour faire un brin de ménage. Ce dernier achevé, elle s'était instalé sur son fauteil, près des platines et attrapant la bouteille de vodka la plus proche, l'avait sifflé avec une rapidité deconsertente. Il n'y aurai pas beaucoup de mon ce soir, elle fermerait plus tôt, et irai rembourser sa dête.
Anaria serra les poings, elle se haïssait pour ce qu'elle faisait pour rembourser cet argent. L'endroit où elle se rendait pour ce faire était présent dans tous ces cauchemards.
Elle avala une gorgée de plus et attrapa son paquet de clope, elle en alluma une, tira une boufflé.
Tout en fumant, elle repensa pour se changer les idées à cette rencontre qu'elle avait fait dans la forêt, ce jeune homme. Elle se souviens de l'éclat de ses yeux.
Un sourire apparut sur les lèvres pâles de l'elfe. Pourrai-t-ils se revoir un jours ?
Elle l'espérait sans trop y croire.

Soudain, un bruit attira son attention. Ce bruit, un être humain normal n'aurai put l'entendre avec la musique qui tournait, beaucoup trop forte, mais ses facultés lui^permettant, la jeune femme tourna la tête vers la porte d'entré, celle qui menait à la taverne. Dans la journée, seul Devon l'empreintait, et la dernière fois qu'elle l'avait vu ( bon elle ne l'a pas vu mais plutôt entendu ), il était avec un autre homme.

Elle avançat la main vers un des boutons de la chaîne Hi-Fi et baissa la musique. Personne ne descendait les marches.

Anaria se leva, et resserant à la va vite son corsage qu'elle avait défait pour mieux travaillé ( ^^' ), elle se dirigea vers l'escalier, qu'elle monta deux à deux. A cette heure, il n'y avait pas de lumière dans le couloir, l'elfe n'ayant pas besoin d'éclairage pour y voir clair. Elle avançait donc, et plus elle montait, plus elle distinguait des respirations hachurées, régulières, fortes. Elle atteind enfin le sommet des marches.
Ce qu'elle vu alors la choqua.

Devon était étalé sur plusieurs marches, un filet de sang au bord des lèvres.

Elle se précipita vers lui, n'osant le toucher.

" Devon...que se passe-t-il ? "

Le marionnettiste regarda Anaria, effrayé. Si elle faisait le moindre bruit il serait repéré. Pour lui dire de se taire il posa son doigt sur ses lèvres humectées de sang frais. Il ne pouvait rien lui expliquer pour l'instant, mais le ferait plus tard, quand tout danger aura été évité.
Pour l'instant il n'était pas traquille du tout, Devon était comme un gibier se terrant au fond d'un trou, tendant l'oreille pour esseyer de savoir de quel côté viendrait la mort.

Par pitié quelle se la ferme, ou il était perdu.

(laissons répondre Nathan please ^^)

(XD on cherchait une explication, et bien la voilà !)

Devon tressaillit en entendant un bruit sourd et un hurlement. Il regarda sa main, on ärm avait reprit sa forme initiale, ou devrais-je dire complète. En effet la maison des poupées, sous sa forme ärmique, est une bague en argent, dont l'anneau est couronné de deux roses, une grande et un plus petite. Quand il utilise cet ärm, les deux fleurs se séparent et forment deux objets. La grande devient la maison de poupée, et la petite la clef. Il pouvait choisir de la diviser ainsi, et de remettre l'un ou l'autre partie de son ärm à une tierce personne. Ca pouvait toujours servir.
Caché dans l'ombre, Devon posa ses yeux sur le majeur de sa main droite et y découvrit la grande à côté de la petite rose.
La maison avait bien reprit sa place, plus de doute possible, l'ennemis était à présent dehors.

Le marionnettiste regarda d'un oeil implorant l'elfe, et lui fit signe de s'assoir près de lui sur la marche. Elle s'exécuta et il se jeta dans ses bras. Il avait les larmes aux yeux mais ne pleurerait que quand il serait sûr de ne pas être entendu. Pour l'instant c'était trop tôt.
Devon tremblait de tout son corps, à moitié brisé par la terreur et la douleur.

Cet homme qui lui avait détruit l'esprit pendant toute sa vie était à présent à nouveau dans son ombre. Pour le torturer encore, c'était certain.